Travail des enfants : Le Burkina Faso se singularise par le nombre d’enfants travailleurs impliqués dans les « travaux dangereux ».

Depuis les années 2000, le travail des enfants au Burkina Faso n’est plus interdit en bloc mais d’abord dans ses « pires formes » définies par la convention 182 de l’Organisation International du Travail(OIT) adoptée en 1999 (travail dangereux, exploitation sexuelle, traite et toutes formes d’esclavage). Cette réorientation est liée au fait que le pays a ratifié cette convention 182 en 2013 et a intégré le Programme international pour
l’abolition du travail des enfants (IPEC) par la signature d’un accord en 1999.

Dans la réalité burkinabé, les « pires formes de travail des enfants » concernent la « traite » des enfants et l’implication des enfants dans des « travaux dangereux » c’est-à-dire « les travaux qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils s’exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou la moralité de l’enfant » (art.3.d de la convention 182 de l’OIT). Une enquête de l’INSD (2008b), réalisée dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest, précise que le Burkina Faso se singularise par le nombre d’enfants travailleurs impliqués dans les « travaux dangereux », soit un enfant travailleur sur deux (Diallo, 2008 :12).

 

Les mesures prises au niveau étatique contre le travail des enfants sont surtout législatives. Cela s’est concrétisé par l’adoption, le 22 avril 2009, du décret portant sur la « détermination de la liste des travaux dangereux interdits aux enfants au Burkina Faso ». Son adoption marque une application de l’article 4 de la convention 182 qui demande que chaque pays membre établisse sa propre liste selon ses réalités. De plus, le Code du Travail de 2008 intègre les pires formes et fixe l’âge minimum d’accès à tout type d’emploi à 16 ans.

Le travail des enfants dans les mines, carrières et site d’or est défini et catégorisé comme relevant des <<travaux dangereux>> et il est donc interdit. L’article 5 de ce décret précise l’interdiction aux enfants au Burkina Faso de mener les activités suivantes : le concassage de minerai dû aux << poussières nuisibles, blessures, postures inconfortables>>, le lavage et vannages de minerai, le transport de blocs de pierres due aux <<positions de travail pénibles, travaux épuisants, blessures, trouble musculo-squelettiques>>.  Également les Travaux de coulée de métaux, de traitement de minerai par amalgamation au mercure sont interdits aux enfants car étant à l’origine des << accidents, brulures, émanations nuisibles>>.

                                                Safa-ou KABORE

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