Transition énergétique en Afrique : le Maroc compte porter sa production de véhicules électriques à 100.000 unités par an d’ici 2025

Le secteur des voitures électriques connait un véritable boom. La crise énergétique actuelle liée à la guerre en Ukraine-Russe devrait contribuer davantage l’accélération de la transition énergétique et faire exploser encore l’offre et la demande des véhicules électriques. Selon les analystes d’ici 2040, 54% des véhicules seront électriques. Face à ces bonnes perspectives les constructeurs automobiles se lancent dans les véhicules électriques. Les pays africains ont fait le pari de l’automobile verte et certains produisent déjà des véhicules de ce segment notamment des voitures, des bus depuis quelques années mais de manière globalement artisanale.

Si le continent ne compte pas rater cette opportunité, c’est le Maroc leader avec l’Afrique du Sud dans la construction des véhicules thermiques qui semble avoir pris les devants en s’appuyant sur deux géants déjà implantés sur son territoire : Renault et Stellantis.

Le Maroc a fait de l’automobile une filière phare pour l’essor de son secteur industriel. Le royaume est en train de se positionner au niveau du segment électrique afin de consolider les acquis de cette activité devenue la première exportatrice du pays. Jusqu’à présent, le seul site de Stellantis -group produit des véhicules des véhicules électriques à travers les modèles Citroën AMI et Opel Rocks-e dont la quasi-totalité est destiné à l’export. Le site marocain du groupe bénéficie de l’orientation stratégique prise du segment électrique.

Après Stellantis, c’est au tour de Renault d’afficher ses ambitions dans l’électrique. Fabriquant à ce jour au Maroc des modèles uniquement thermiques, le groupe français a annoncé l’affectation à l’usine de Tanger de la fabrication du premier véhicule de mobilité partagée de la marque Mobilize. Il s’agit d’un véhicule de deux places 100% électrique, compact et connecté.

Ainsi, l’usine de Tanger sera dotée d’une nouvelle ligne de montage d’une capacité extensible à 17.000 véhicules par an. Celle-ci intégrera toutes les spécificités d’un véhicule électrique. Et outre le fait d’être électrique, le modèle Mobilize Duo ambitionne d’intégrer 50% de matériaux recyclés dans sa fabrication, tout en étant recyclable, en fin de vie, à 95%.

Mais le Maroc ne compte pas s’arrêter au montage de véhicules électriques. Le Royaume souhaite bien intégrer la chaîne de valeur de ce segment de l’industrie automobile. Ainsi, après avoir monté un écosystème automobile derrière la forte hausse du taux d’intégration au niveau des véhicules thermiques construits dans le pays, le Maroc compte aussi développer un écosystème dédié à la voiture électrique, en commençant par l’élément fondamental des voitures électriques : les batteries. A ce titre, Renault et Managem ont signé un partenariat à travers lequel le groupe minier marocain affecte 70% de sa production de cobalt au constructeur français afin d’assurer la production de batteries électriques.

Grâce à cet approvisionnement, Renault pourra booster sa production de voitures électriques en réduisant sa dépendance des batteries importées d’Asie. « Le gouvernement soutiendra l’industrie minière dédiée à l’automobile.

Le Maroc a franchi une nouvelle étape pour améliorer son taux d’intégration et il sera une plateforme de sourcing pour les constructeurs de voitures électriques », a souligné Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce du Maroc. Ce dernier a également souligné que le Royaume négociait avec les fabricants de batteries la construction d’une giga-usine avant la fin de 2022. Une telle unité donnera une impulsion nouvelle au développement de la voiture électrique au Maroc.

De même, la présence de l’entreprise franco-italienne STMicroelectronics, qui a inauguré une nouvelle ligne de production dédiée aux éléments utilisés dans les voitures électriques, notamment les puces de nouvelle génération, pourrait aussi soutenir la production de véhicules électriques.

Concernant ses ambitions, le Maroc compte porter sa production de véhicules électriques à 100.000 unités par an d’ici deux à trois ans et consolider sa position de leader du secteur automobile (thermique et électrique) avec une production qui devrait atteindre plus de 1 million de véhicules à l’horizon 2025.

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