[Protection de l’environnement] Les pieds de nénuphars, un danger pour la survie des retenues d’eau à Ouagadougou

La ville de Ouagadougou est située dans le bassin du Nakanbé deuxième plus grand fleuve du Burkina. Des milliers de personnes sont tributaires de ce bassin pour l’agriculture et pour la pêche et la maraicher-culture. Dans la réserve forestière qu’il abrite, les singes, les lapins, les chauves-souris, les tisserins, les pythons et les crocodiles du Nil trouvent un habitat idéal où ils vivent nombreux. Les principales menaces pour l’intégrité écologique du site sont l’exploitation excessive et non réglementée de l’eau et la pollution chimique provenant de l’exploitation minière illégale de l’or. Dans la capitale burkinabè, les cours d’eau sont menacés de disparition par l’effet de certaines plantes voraces comme les nénuphars.

Dans le quartier Lalnoa-Yiri, si ces plantes constituent les choux gras des éleveurs de chevaux, d’autruches ou encore des dindons ils demeurent malgré tout un danger pour la survie des retenues d’eau. Hamadé Ouédraogo est un maraicher résident dans ladite zone. Il déplore la multiplication des pieds de nénuphars qui réduit progressivement les retenues d’eau. La solution selon lui c’est de faire disparaitre les nénuphars des cours d’eau et de les incinérer comme cela se fait à Koubri . « Si ce n’est pas ainsi même un seul pied de nénuphars abandonné peut se multiplier pour recouvrir le barrage », martèle t-il.

Sous le pont de Lalnoa-Yiri sur la Route Nationale 05 les pieds de nénuphar pullulent et empêchent l’eau de couler. Les maraichers désemparés disent avoir plusieurs fois dégagé les dessous du pont pour laisser l’eau couler mais en vain. « Ici à Lalnoa-Yiri, c’est l’absence des poubelles qui conduit les sachets, les pneus, les morceaux de bois à s’entasser sous les ponts empêchant l’eau de couler. Nous avons approché la mairie de Ouaga 2000 en vain pour exposer ce problème », explique Hamadé Ouédraogo. L’importance des cours d’eau dans une ville comme Ouagadougou n’est plus à démontrer au regard des effets du changement climatique dans plusieurs régions du monde. Le ministère en charge de l’environnement et la mairie de Ouagadougou ont donc du pain sur la planche pour mettre fin au cauchemar des pratiquants des cultures de contre-saisons autours de ces points d’eau.

Bessy François SENI

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