Au Zimbabwe, le gouvernement propose depuis lundi 25 juillet à la vente au prix international du métal jaune, des pièces d’or pesant chacune une once. Baptisées Mosi-oa-Tunya, du nom en langue locale des célèbres chutes Victoria, elles ont été frappées grâce à l’or extrait des mines locales et sont censées aider l’Etat à contrer la demande de dollars américains dans un contexte où le taux d’inflation a atteint 191 % à la fin du deuxième trimestre de cette année.
Alors que la monnaie locale, le dollar zimbabwéen subit une forte dépréciation, les résidents zimbabwéens se tournent en effet vers le dollar américain pour préserver leur patrimoine. L’or jouant le même rôle d’actif de réserve, l’Etat propose aux citoyens d’acheter à la place des pièces d’or dont ils pourront physiquement prendre possession et les conserver dans les banques commerciales du pays grâce à un certificat de propriété. Ces pièces sont en outre convertibles en monnaie locale et peuvent être également échangées sur le marché international.
« Nous leur donnons un produit alternatif dans lequel ils peuvent investir [au lieu qu’ils] aillent sur le marché parallèle pour chercher une valeur de réserve [en dollar américain] », explique John Mangudya, le gouverneur de la Reserve Bank of Zimbabwe.
Si la réduction de l’inflation est l’objectif de la Banque centrale à travers cette opération, plusieurs voix s’élèvent déjà pour contester sa pertinence et son efficacité. Pour l’économiste Gift Mugano, il s’agit d’un retour au 19ème siècle, « lorsque les gens échangeaient avec de l’or », alors que l’économiste Prosper Chitambara considère que « la pièce ne va pas avoir un effet significatif en termes de stabilisation macroéconomique », car les Zimbabwéens sont trop pauvres pour l’acquérir.
Pour rappel, avec les diamants et les métaux du groupe de platine, l’or fait partie des ressources minières les plus exploitées au Zimbabwe. Dans le cadre du plan stratégique visant à porter les revenus miniers annuels à 12 milliards $ d’ici 2023, l’exploitation aurifère doit contribuer à hauteur de 4 milliards de dollars.
Agence Ecofin