Pénurie de diamants sur le marché américain en raison des sanctions imposées par Washington sur les fournisseurs de diamant russe

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les sanctions imposées à la Russie affectent plusieurs minéraux. En Afrique, les producteurs de diamants peuvent voir leurs revenus augmenter en raison du bannissement des diamants russes aux Etats-Unis, mais des effets pervers existent.

Le producteur de diamants De Beers actif sur plusieurs mines en Afrique australe et au Canada, a augmenté les prix des petites pierres précieuses pour sa 5ème session de ventes de l’année. C’est ce qu’a rapporté Reuters cette semaine, citant plusieurs sources anonymes présentes sur place au Botswana pour la vente aux enchères. Ces dernières précisent que cela n’a pas affecté la demande qui reste forte.

La hausse en question se situe entre 5 et 7 %, dans un contexte d’inflation généralisée sur les prix de ces petits diamants (qu’on retrouve ensuite sur des bijoux comme les bagues et les colliers) à cause des pénuries. Les joailliers américains ne peuvent en effet plus s’approvisionner auprès du principal fournisseur de ce type de diamants, le russe Alrosa, en raison des sanctions imposées par Washington depuis le début de la guerre en Ukraine.

Si cette situation permet actuellement à De Beers de vendre sa production plus chère aux Etats-Unis, notons que d’autres pays comme l’Inde ou la Chine, les deux autres principaux consommateurs de diamants, n’ont pas coupé les vannes de l’approvisionnement russe. Les sanctions américaines et les pénuries inhérentes créent néanmoins une situation à risque pour l’industrie du diamant naturel, à en croire plusieurs autorités au Botswana, premier producteur africain.

Selon le ministre des Mines Lefoko Moagi et Jacob Thamage, directeur de Diamond Hub, l’insuffisance de l’offre et la hausse des prix pourraient pousser les consommateurs vers les diamants synthétiques. De plus, les craintes sur la provenance des diamants, c’est-à-dire que des diamants russes sous embargo soient vendus comme provenant d’autres régions, conduirait quand même les consommateurs vers les synthétiques, même sans inflation démesurée.

Pour rappel, Gaborone, la capitale du Botswana, accueille depuis 2013 les sessions de vente aux enchères de diamants bruts provenant de toutes les mines du groupe De Beers, en Namibie, en Afrique du Sud, et au Canada.

Source : Agence Ecofin

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