Namibie : l’État veut prendre une participation minoritaire gratuite dans les sociétés minières

Grand producteur d’uranium et de diamants, la Namibie héberge d’autres ressources minières comme le cuivre, l’étain, le zinc et les terres rares. Pour accroître les profits tirés du secteur, l’État s’apprête à prendre une décision qui animera l’actualité dans les prochains mois.

En Namibie, le gouvernement cherche à obtenir une participation minoritaire gratuite dans le capital des sociétés minières et pétrolières. C’est ce qu’a annoncé lundi 29 mai au cours d’une session parlementaire le ministre des Mines et de l’Énergie, Tom Alweendo .

« Nous défendons l’idée que la propriété locale doit commencer par l’État, qui est le détenteur de nos ressources naturelles […]. La proposition de propriété de l’État devrait prendre la forme d’une participation minimale dans toutes les sociétés minières et dans la production pétrolière, pour laquelle il n’a pas à payer », a déclaré M. Alweendo, selon des propos relayés par plusieurs médias locaux et internationaux. Il a ajouté que le pays envisage de mettre en place un fonds d’exploration minière, financé par une partie des redevances reçues des compagnies, et qui sera utilisé pour aider les entrepreneurs locaux désirant investir dans le secteur minier.

De quoi inquiéter les compagnies minières ?

Au stade actuel, il manque des détails importants concernant les plans du gouvernement namibien. On ne sait en effet pas encore quel pourcentage de participation l’Etat veut obtenir dans les entreprises ni sur quelles échéances il table pour la mise en œuvre de ce projet.

En allant au bout de ses plans, la Namibie rejoindrait d’autres pays africains sur la liste des nations minières où on assiste à une montée des tendances de nationalisme des ressources. Dans un rapport publié fin 2022 et intitulé « La tentation du nationalisme et de la nationalisation des ressources en Afrique »Ecofin évoque des poussées nationalistes dans plusieurs pays miniers sur le continent, comme en RDC, au Mali, au Zimbabwe, en Afrique du Sud, ou encore en Tanzanie. Dans ces pays, les manifestations du phénomène varient d’une renégociation des contrats miniers existants à une nationalisation d’actifs en passant par des restrictions à l’exportation ou des augmentations de taxes et redevances. L’objectif commun qu’ils affichent est de tirer un plus grand bénéfice de l’exploitation des ressources de leur sous-sol alors que de bonnes perspectives s’annoncent pour les marchés de plusieurs matières premières.

En attendant d’avoir plus de détails sur le projet du gouvernement namibien, on peut déjà avancer qu’il y a de grandes chances qu’il se heurte, comme dans les pays susmentionnés, aux compagnies minières, qui vivent en général mal les poussées de nationalisme des ressources. La Namibie semble déjà s’y préparer puisque dans une précédente déclaration, le ministre Alweendo a indiqué que le pays doit « être conscient du fait qu’il existe un niveau au-dessus duquel aucun investisseur n’investira ». Il a assuré que l’État ne veut pas se retrouver dans cette situation.

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La base de données Ecofin Pro répertorie 51 projets miniers en Namibie portant sur diverses matières premières et pilotés par différentes compagnies. Chacune des sociétés surveillera l’évolution des plans de l’État namibien.

Agence ecofin

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