Namibie : le chinois Yintai Gold signe un accord pour racheter Osino Resources à 272 millions $

Ces dernières années, les compagnies chinoises diversifient leurs investissements miniers sur le continent au-delà du cuivre, de la bauxite et du cobalt. Visant l’or, elles ont déjà bouclé plusieurs opérations de rachat de compagnies opérant sur le métal jaune en Afrique.

En Namibie, le groupe chinois Yintai Gold a conclu un accord pour racheter Osino Resources et son projet aurifère Twin Hills dans le cadre d’une transaction évaluée à 368 millions de dollars canadiens (272,18 millions $). C’est l’annonce faite le 25 février par la compagnie minière canadienne qui précise qu’elle a résilié son accord avec le précédent acheteur, Dundee Precious Metals.

L’offre de rachat de Yintai représente une prime d’environ 32 % par rapport à la valeur implicite d’Osino dans le cadre de l’accord conclu en décembre 2023 avec Dundee. La proposition a donc obtenu l’approbation unanime du Conseil d’administration d’Osino, qui recommande désormais aux actionnaires de voter en faveur de la transaction. Cette dernière devrait être conclue au cours du premier semestre 2024, sous réserve d’obtenir les approbations réglementaires requises.

« Twin Hills représente une opportunité unique d’ajouter à notre portefeuille un actif de développement aurifère de haute qualité dans une juridiction stable et favorable à l’exploitation minière. Le projet constitue la base de notre futur profil de production, avec une production prévue pour 2026, ainsi qu’un potentiel d’exploration important », a commenté Xingong Ou, président de Yintai.

Selon l’étude de faisabilité, Twin Hills peut livrer annuellement 176 000 onces en moyenne sur les cinq premières années et 162 000 onces en moyenne sur les dix premières années de son exploitation. Un capital de 365 millions de dollars est nécessaire pour construire la mine.

La Chine renforce son empreinte sur l’or africain

Yintai était jusque-là exclusivement présente dans l’exploitation aurifère en Chine, avec quatre mines d’or ayant rapporté 225 400 onces en 2023, et une mine de plomb de zinc et d’argent. Si l’accord avec Osino est bouclé, il s’agira de la première incursion de la société en dehors des frontières chinoises. La compagnie s’inscrit cependant dans une tendance plus ancienne d’investissements chinois dans le secteur minier en Afrique, et plus particulièrement dans l’or ces dernières années.

Le principal actionnaire de Yintai, Shandong Gold, est d’ailleurs en train de construire la mine d’or Namdini au Ghana, après avoir acquis le projet fin 2020 au bout d’une bataille féroce avec le russe Nordgold. On peut aussi mentionner la mine d’or Wassa, toujours au Ghana, tombée dans l’escarcelle de Chifeng Jilong Gold Mining en 2022, ou encore la tentative de rachat en cours de la mine d’or Abujar (Côte d’Ivoire) et de son propriétaire Tietto Minerals par Zhaojin Mining.

L’exploitation industrielle de l’or en Afrique reste néanmoins dominée par des compagnies enregistrées au Canada, au Royaume-Uni et en Australie. Il s’agit, entre autres, de Barrick Gold, AngloGold Ashanti, B2Gold, Endeavour Mining ou encore Perseus Mining.

Agence ecofin

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