Le Burkina Faso veut restaurer 5,16 millions d’hectares de ses terres dégradées d’ici à 2030

Le Burkina Faso s’est engagé devant la communauté internationale à restaurer 5.16 millions hectares de territoire national dégradé, dû au mauvais système d’utilisation des terres et aux éléments démographiques, économiques ou sociopolitiques, d’ici à 2030.

Environ 19% des terres du territoire national burkinabé sont en péril dû au mauvais système d’utilisation des terres et aux éléments démographiques, économiques ou sociopolitiques. Chaque année, le pays perd 469 650 hectares de ses terres productives. En effet, entre 2002 et 2013, 2 632 220 km2 des terres ont perdu leur couverture terrestre, 2 537 232 hectares ont perdu leur productivité et 798 521 hectares sont sans carbone dans le sol.

La problématique de la dégradation des terres est une préoccupation majeure pour le Burkina Faso car elle affecte énormément les moyens de subsistances des populations avec pour corollaire l’insécurité alimentaire, les déplacements et les conflits. Il est plus que nécessaire de travailler à freiner cette dégradation et partant l’inversion de la tendance de dégradation des terres.

Pour inverser donc cette tendance de dégradation accrue de nos terres, le pays s’est engagé vis-à-vis de la communauté internationale à travers le concept “Neutralité en matière de Dégradation des Terres (NDT)” pour restaurer d’ici à 2030, 5.16 millions ha (100%) des terres dégradées.

Pour ce faire, les efforts seront maximisés pour réduire et contrôler la vitesse de dégradation des terres de sorte à atteindre un équilibre entre la dégradation anticipée des nouvelles terres et les efforts d’amélioration des terres dégradées à travers leur restauration et la pratique de la Gestion Durable des Terres (GDT) au Burkina Faso.

De façon spécifiques, il s’agit de :

– Mettre un terme à la conversion des forêts en d’autres classes d’occupation des terres d’ici à 2030 ;

-Améliorer la productivité dans les catégories d’occupation « arbustes, prairies » et « terres cultivées » en déclin soit 2,5 millions d’hectares ;

-Améliorer les stocks de carbone sur 798 000 ha pour parvenir à un minimum de 1% de matière organique (apport de 5Tonnes de matière organique à l’hectare tous les 2 ans) ;

-Récupérer 295 000 hectares des terrains non viabilisés sur un total de 590 000 hectares.

Les engagements du pays confirment sa volonté à atteindre la cible 15.3 des ODD et la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Dégradation (CNULCD). Ils contribueront également aux programmes nationaux de développement, notamment le pilier 3 (Renforcer l’État et améliorer la gouvernance) du plan d’action pour la stabilisation et le développement de la transition, le Plan national de développement économique et social (PNDES2), le Programme National du Secteur Rural (PNSR2), la Politique Nationale du Développement Durable (PNDD), la Contribution Déterminée au niveau National du Burkina Faso, le plan National d’Adaptation aux changements climatiques (PNA) l’Initiative Grande Muraille Verte au Sahara au Sahel (IGMVSS) au Burkina Faso, le Plan d’action pour la gestion intégrée des ressources en eau (PAGIRE), le Programme Priorités Résilience (PRP) du Burkina Faso, etc.

Pour atteindre les cibles fixées en termes de NDT à l’horizon 2030, un effort financier de 2.7 milliards USD est à mobiliser. Les sources potentielles sont le budget de l’Etat et des canaux bilatéraux et multilatéraux ainsi que le contribution des ONG, OSC et du secteur privé.

Source : Ministère de l’Environnement, de l’Économie Verte et du Changement Climatique, 2018. Rapport final du Programme de Définition des Cibles sur la Neutralité en matière de Dégradation des Terres, Burkina Faso, 36p.

DCRP/MEEA

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