Continent riche en terres rares, cobalt, graphite et autres minéraux critiques, l’Afrique a connu ces dernières années un engouement exceptionnel de différents pays dans le monde pour ces minéraux indispensables à la transition énergétique et dont son sous-sol regorge. Cet intérêt a permis d’accélérer le développement de plusieurs projets, et certains entreront en production en 2024. Dans ce second épisode de notre série consacrée aux mines africaines de demain, la rédaction de l’Agence Ecofin vous propose de découvrir ces projets.

Goulamina, la première mine de lithium du Mali et d’Afrique de l’Ouest

À 150 km au sud de la capitale malienne Bamako, l’australien Leo Lithium est actif sur l’un des plus grands gisements de lithium en roche dure non exploités au monde. Il s’agit de la future mine de lithium Goulamina, prévue pour entrer en production au premier semestre 2024. Première mine de lithium du Mali et d’Afrique de l’Ouest, Goulamina peut livrer annuellement 500 000 tonnes de concentré de spodumène au cours de la phase 1, puis le double, soit 1 million de tonnes de concentré de spodumène, au cours de la phase 2.

La mine a une durée de vie supérieure à 23 ans et dispose d’un permis d’exploitation minière octroyée en 2019 pour une durée de 30 ans. Si Leo Lithium dirige les opérations sur le terrain, il faut souligner que c’est le chinois Ganfeng qui est le premier actionnaire de la société détenant la mine, avec 49,5 % d’intérêts, contre 40,5 % pour Leo Lithium. Le gouvernement malien a droit à une participation gratuite de 10 %. Pour obtenir ses parts, rappelons que Ganfeng a apporté le financement nécessaire pour construire la mine.

Lindi Jumbo viendra grossir la production de graphite en Tanzanie

La Tanzanie devrait fournir 11,4 % de la production mondiale de graphite d’ici 2030, selon le cabinet Benchmark Mineral Intelligence. Alors que le pays se trouve actuellement sur la troisième marche du podium des producteurs africains, devancé par Madagascar et le Mozambique, plusieurs projets en développement devraient renforcer la position de la Tanzanie dans les années à venir.

Au nombre de ces projets prometteurs figure la future mine Lindi Jumbo, pilotée par Walkabout Resources. Lancés en 2021, les travaux de construction sont pratiquement achevés et la compagnie a annoncé le 3 janvier 2024 l’introduction du premier minerai dans l’usine de traitement, rapprochant Lindi Jumbo de l’entrée en service complète au cours du premier trimestre 2024.

Détenue à 100 % par Walkabout, la mine peut livrer 40 000 tonnes de concentré de graphite par an sur une durée de vie de 24 ans. Les revenus générés sur cette période sont estimés à 1,44 milliard de dollars.

La mine malienne de lithium Bougouni devrait aussi entrer en production en 2024

2024 devrait voir l’entrée en production de deux mines de lithium au Mali, dont la seconde est Bougouni. Sur ce projet appartenant initialement au britannique Kodal Minerals, un autre groupe chinois a décidé d’investir dans la construction de la mine en échange d’une participation majoritaire.

Il s’agit de Hainan Mining, filiale de Fosun International, qui a signé en 2023 un accord de coentreprise avec Kodal en vue d’investir 117,75 millions de dollars, dont 100 millions exclusivement dans la construction de la mine. Bougouni devrait livrer environ 2 millions de tonnes de concentré de lithium sur sa durée de vie, selon une estimation de 2020.

Ghana : vers une usine de transformation locale du lithium d’Ewoyaa ?

Outre le Mali, le Ghana est l’autre futur producteur de lithium qui émerge en Afrique de l’Ouest. Grâce au projet Ewoyaa, le premier producteur africain d’or entend devenir un acteur non négligeable sur le marché des minéraux critiques. Pour y arriver, le gouvernement a fait de la transformation locale du lithium d’Ewoyaa une priorité.

À cet effet, diverses incitations ont été offertes au propriétaire du projet, Atlantic Lithium, pour la construction d’une usine de transformation au Ghana. Selon la compagnie, les résultats d’une étude exploratoire sur la viabilité économique et les avantages d’une telle usine devraient être disponibles au premier trimestre 2024.

Pour rappel, la mine peut produire 3,6 millions de tonnes de concentré de spodumène sur 12 ans, générant au passage 6,6 milliards de dollars de revenus. Une partie de la production sera vendue à l’américain Piedmont Lithium, qui va contribuer au financement des travaux de construction. L’entrée en production de la mine devrait intervenir en 2025.

Agence ecofin