Convention de Minamata sur le Mercure : Vers un abandon de l’utilisation de l’amalgame dentaire au Burkina Faso

Le Ministère de l’Environnement, de l’Energie, de l’Eau et de l’Assainissement à travers la Direction générale de la préservation de l’Environnement (DGPE) a initié le jeudi 14 juillet 2022 un atelier national de sensibilisation sur l’utilisation de l’amalgame dentaire chez les patients de moins de 15 ans et les femmes enceintes. Financé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), cet atelier national a été présidé par madame la ministre en charge de l’environnement représenté par Paul DJIGUEMDE Conseiller technique.

C’est connu, il n’y a pas de traitement médical sans risque. L’amalgame dentaire utilisé depuis plus de 150 ans dans le traitement des caries ne fait pas exception à la règle.

En effet, ce produit, même s’il est d’une grande souplesse d’emploi et d’une utilisation économique, est composé, selon Paul DJIGUEMDE, représentant de la ministre de l’Environnement, de mercure liquide estimé à 50% de la masse totale de l’amalgame. « Cette situation soulève une inquiétude générale quand on sait que le mercure a une série d’effets graves sur la santé » souligne-t-il. C’est un produit chimique nocif pour le système nerveux, la thyroïde, les reins, les poumons et bien d’autres organes.

Même si pour l’instant, les différents amalgames dentaires respectent les normes édictées par l’OMS, la convention de Minamata sur le mercure ratifié par le Burkina Faso en 2017 invite désormais ses membres à se passer définitivement des produits contenant le mercure ajouté, sauf en cas d’exclusion spécifique ou de dérogation.

A écouter Paul DJIGUEMDE, la décision, a été prise lors de la quatrième conférence des parties à la convention de Minamata sur le Mercure tenue du 21 au 25 mars 2022 à Bali en Indonésie. La Conférence appelle chaque partie à exclure le mercure en prenant des mesures appropriées pour interdire l’utilisation d’amalgames dentaires dans le traitement dentaire des patients de moins de 15 ans et des femmes enceintes.

Il s’agit donc explique le conseiller technique au cours de la rencontre pour les participants venus de différents départements ministériels et structures partenaires d’échanger franchement et activement sur la question afin qu’elle soit une réalité dans nos structures sanitaires.

Présent à cet atelier, les dentistes ont toute suite communiqué pour rassurer les participants qu’ils tiennent compte de la tranche d’âge depuis un certain temps déjà, du reste explique le Dr Augustin SAWADOGO depuis plus de 150 ans d’utilisation l’amalgame dentaire a fait ses preuves en terme de respect de normes qui est entre 2 à 3 microgrammes par jour contre 5 microgrammes de l’OMS.

Il conclue en disant qu’à ce jour aucune étude n’a prouvé la toxicité de ces doses de mercures pour l’homme. Modérant le débat, le Point focal de la convention de Minamata sur le mercure Roger BARO a réconforté les participants que le processus d’abandon sera consensuel.

Il vise à se conformer aux règlementations internationales en vigueurs auxquelles le pays a adhéré pour être au même niveau que les pays occidentaux qui n’utilisent plus ce produit dans les traitements dentaires selon Serge Alain NEBIE l’un des présentateurs du jour.

A l’issu des échanges les participants se sont mis d’accord sur les structures qui devront travailler pour l’abandon de l’utilisation de l’amalgame dentaire au Burkina ainsi que la méthodologie qui sera utilisée avant de se donner le délai de trois mois à partir la mise en place du comité. 

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