Burkina : Les exploitants miniers artisanaux rejettent la mesure de suspension des activités d’orpaillages

Au cours d’un meeting organisé le 23 mai 2022, les exploitants miniers artisanaux du Burkina ont dénoncé la décision prise en Conseil des ministres de suspendre les activités d’orpaillages. Les responsables du Syndicat national des exploitations minières artisanales du Burkina (SYNEMAB) affirment n’avoir pas été consultés avant de prendre de telles décisions. L’exploitation minière, source de revenus principale pour certains déplacés internes est l’une des raisons de ce refus.

« Nous n’avons pas été consultés et nous ne sommes pas d’accord pour la fermeture des mines. S’ils le font, les déplacés vont se nourrir de quoi ? », fulmine un exploitant minier. Pour ces exploitants miniers, plus de 5 millions de personnes vivent de cette activité.

Le SYNEMAB indique avoir modernisé l’exploitation minière avec des machines de broyage, concassage car l’utilisation des pioches et pelles n’est plus adaptée à l’heure actuelle. « Si cette activité va s’arrêter aujourd’hui, nombreux d’entre eux iront en prison ou verront leurs maisons confisquées par les institutions financières », El Hadj Mahamoudou RABO, président du syndicat.

Selon Jonas HIEN, directeur des programmes à l’Organisation pour le Renforcement des Capacités de Développement (ORCADE), les exploitants miniers et artisanaux ont été engagés pour un renforcement des encadrements lors des drames survenus dans le Sud-ouest.

« Toute guerre finit par une table de négociation. Alors, si on se concerte avant aussi on peut éviter la guerre. C’est dire que nous ne nous opposons pas à l’encadrement et à l’organisation, mais il faut qu’on se comprenne sur comment cela doit se faire. Nous, nous sommes aussi de ceux qui pensent qu’il faut travailler à donner la même considération à l’orpaillage qu’aux mines industrielles. Si l’orpaillage est bien organisé, là au moins l’argent reste à la maison », a-t-il dit.

Pour l’heure, le syndicat dit avoir engagé des échanges avec les premiers responsables pour une sortie de crise.

Le SYNEMAB a également déploré l’incident qui s’est passé à la mine de Houndé. « Nous devons être désormais en état de veille afin d’éviter de participer à des actes d’incivisme de telle envergure. Nous en tant que structures organisées, nous privilégeons le dialogue, la concertation et la négociation », affirme El Hadj Rabo.

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