Niger-Même uranium, mais destins différents pour les compagnies étrangères

Au Niger, le français Orano et le canadien GoviEx ont perdu le contrôle de leurs opérations d’uranium ces derniers mois. Pourtant, une autre compagnie canadienne, Global Atomic, bénéficie toujours du soutien de Niamey pour développer sa première mine d’uranium à Dasa.

Le canadien Global Atomic a réaffirmé, mardi 17 novembre, son objectif de commencer la production d’uranium au Niger, saluant à nouveau le soutien des autorités à son projet Dasa. Cette sortie intervient alors que le gouvernement nigérien a retiré ces derniers mois le contrôle de deux autres projets d’uranium à des compagnies étrangères, dont le français Orano.

Les représentants de Global Atomic ont eu des réunions avec un comité gouvernemental spécial, et les options logistiques de la compagnie ont fait l’objet d’un examen. La route menant au port de Cotonou et principal corridor d’exportation du Niger étant inaccessible à cause de la fermeture de la frontière Niger-Bénin, trois routes maritimes sont envisagées, dont l’une qui pourrait passer par l’Algérie. A titre de comparaison, le gouvernement nigérien a bloqué cette année les exportations d’Orano puis s’est opposé à l’exportation du minerai par voie aérienne.

Si Orano semble subir le contrecoup de la détérioration des relations entre le Niger et la France, qui s’approvisionne en uranium auprès de la compagnie, rien n’a officiellement filtré sur les raisons qui ont justifié le retrait des droits miniers de l’autre compagnie canadienne présente sur l’uranium nigérien, GoviEx.

Contrairement à Global Atomic qui a déjà commencé les travaux de construction de la mine Dasa, GoviEx n’a certes pas réalisé d’importantes avancées sur son site d’uranium de Madaouela. Elle avait néanmoins obtenu des manifestations d’intérêt relatives au financement du projet pour un montant supérieur à 200 millions $.

Rappelons qu’avec l’interruption des opérations sur la seule mine d’uranium en activité au Niger, officiellement propriété d’Orano mais contrôlée désormais par Niamey, le projet Dasa revêt une importante stratégique. La mine pourrait relancer les exportations d’uranium du Niger ou contribuer à leur augmentation significative dès son entrée en production en 2026. Pour cela, Global Atomic doit toutefois mobiliser encore des fonds pour les travaux et la compagnie discute à cet effet avec une banque américaine ainsi que des investisseurs pour une coentreprise.

AgenceEcofin

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