La Zambie veut plus que doubler sa participation dans les nouveaux projets miniers

En Zambie, la participation de l’État dans les mines est de 10 à 20 %. Alors qu’il a réussi à négocier fin 2023 une participation de 49 % avec l’investisseur émirati qui va relancer la production de cuivre à Mopani, le gouvernement veut faire de cet accord un modèle pour les futurs contrats miniers.

La Zambie souhaite s’inspirer du récent accord signé avec International Resources Holdings pour Mopani Copper Mines, afin de négocier des accords plus lucratifs pour les nouveaux projets miniers. C’est du moins ce qu’a laissé entendre le ministre des Mines Paul Kabuswe, en marge de la conférence Mining Indaba qui se déroule en Afrique du Sud jusqu’au 8 février.

Actuellement, le gouvernement zambien détient des participations variant entre 10 et 20 % dans les mines locales, produisant principalement du cuivre et appartenant notamment aux canadiens Barrick Gold et First Quantum Minerals, ou encore à Vedanta Resources du milliardaire indien Anil Agarwal. Dans le cadre de l’accord négocié en décembre 2023 avec IRH, filiale de la société émiratie International Holding Company, Lusaka a en revanche obtenu une participation de 49 % dans les actifs de cuivre de Mopani.

« Les participations dans les nouvelles concessions seront en fait façonnées autour de ce type de partenariats. Nous voulons nous assurer que tout le monde y gagne, qu’il n’y a pas de relation esclave-maître et que l’impact social est bien présent », a indiqué M. Kabuswe, dans des propos relayés par Reuters.

Pour le moment, les modalités pratiques de mise en œuvre de ce projet ne sont pas connues. Si les contrats existants ne sont pas concernés, ce type de réformes a déjà par le passé fait l’objet de vifs débats entre les États africains et l’industrie minière, notamment en ce qui concerne l’impact sur l’attractivité du secteur. En 2019 en Zambie, l’introduction unilatérale de nouvelles règles fiscales dans le secteur avait en effet provoqué des tensions entre le gouvernement et les compagnies, qui ont bloqué pendant quelques années toute nouvelle dépense d’investissement.

Pour rappel, la Zambie cherche à attirer des investisseurs afin d’accroitre sa production de cuivre à 3 millions de tonnes par an d’ici la fin de la décennie, contre moins d’un million de tonnes ces dernières années. Parmi les nouveaux projets qui pourraient être concernés par ce nouveau modèle de partenariat, on peut citer Mingomba, un gisement de cuivre présenté par KoBold Metals comme le plus grand du pays. La start-up américaine veut investir jusqu’à 2 milliards $ d’ici 2030 pour exploiter le gisement.

Dominé par l’exploitation du cuivre, le secteur extractif zambien représente 72 % des exportations, 9 % du PIB et 44 % des revenus de l’État, selon le dernier rapport de l’ITIE pour l’année 2022.

Agence ecofin

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