Pollution des eaux par les nitrates dans le monde et au Burkina Faso

L’eau est une substance précieuse, jusque-là aucune vie n’a été possible sans elle. Source et partie intégrante de toute vie, l’eau reste inégalement répartie sur le globe. Les besoins restent très multiples et les paramètres quantité et qualité ont toujours fait objet de recherche afin de satisfaire la demande. Très souvent on arrive, à travers des moyens et techniques appropries à relever le défi lié à la quantité. Cependant, la lutte pour la qualité de ces eaux restera un combat à gagner à cause des éventuelles pollutions.

En effet, plusieurs phénomènes contribuent au déplacement de l’équilibre chimique dans les eaux. On peut citer ceux naturels comme les métamorphismes, le magmatisme, le volcanisme, les chutes de météorites et les apports de sédiments qui sont à l’origine des différentes minéralisations. La minéralisation des eaux peut avoir aussi une source
anthropique. C’est le cas de la pollution des eaux par les nitrates. Un phénomène qui semble prendre de l’ampleur dans le monde et qui met en cause la potabilité des eaux.

Depuis les années 80, des études ont été menées afin de cerner tous les contours et les implications de cette pollution, de rechercher les impacts de la consommation de forts taux de nitrates sur la santé humaine et enfin proposer des moyens de lutte en vue de réduire ladite pollution et ses effets néfastes.Dans un développement structuré nous tenterons de faire un bilan des résultats de ces différentes études en s’appuyant sur une bibliographie bien fournie. Dans un développement structuré nous tenterons de faire un bilan des résultats de ces différentes études en s’appuyant sur une bibliographie bien fournie.

  • La pollution des eaux par les nitrates à travers le monde

  • Une observation dans plusieurs régions du monde nous révèle, une augmentation des contaminations des eaux souterraines par les nitrates, particulièrement en Europe et aux États-Unis.

Dans un suivi de 124 000 puits aux États-Unis, on a retrouvé des concentrations de 0,3 à 10 mg/L dans 13% des puits et des concentrations de nitrates supérieures à la norme (10 mg/L) dans 6,4% des puits (Asselin, 1993). Dans d’autres études faites toujours aux États-Unis, dans le Dakota du sud, on a trouvé que parmi les puits domestiques échantillonnés, 39% avaient des teneurs élevées en nitrates et étaient considérés non sécuritaires.

En 1981, 27% de 1 000 puits échantillonnés avaient des concentrations en nitrates supérieures à la norme (Johnson et Kross, 1990). Mitchell et Harding, en 1996 ont révélé que 23% de la population consommait une eau contenant plus de 10 mg/L de nitrates à Oregon.

Selon une enquête nationale effectuée en France, 2% de la population consommeraient une eau dont la concentration en nitrates est supérieure à la norme, et 80% de la population consommeraient une eau ayant entre 0 et 5 mg/L de nitrates (Landreau, 1984). Dans toutes ces études, la plupart des puits ayant des teneurs élevées en nitrates étaient des puits de moins de 30 m de profondeur.

Ce n’est qu’en 1983 qu’on a commencé à investiguer ce problème au Québec. Certaines DSP ont recherché la présence de nitrates et de pesticides dans l’eau potable ; ils ont souvent observé des contaminations de l’eau par les nitrates en présence de grandes cultures. Dans la région de Rivière-du- Loup, 5 puits sur 77 avaient des concentrations qui ont dépassé la norme (N = 10 mg/L) tandis que dans les régions de Portneuf et de l’Île d’Orléans, 29 puits sur 70 et 8 puits sur 35 avaient des valeurs supérieures à 10 (Laferrière et al., 1995 ; Levallois et Phaneuf, 1994, Paradis et al., 1991 et Roy et al., 1992).

Dans une étude récente menée par le MEF dans les régions de culture de pommes de terre (Giroux, 1995) parmi les 36 puits échantillonnés, 21 (61,7%) montraient des concentrations supérieures à la norme. La plupart de ces puits étaient des puits de surface de moins de 10 mètres de profondeur. Ces puits étaient aussi généralement situés à moins de 50 mètres des champs en culture.

  • La situation en Afrique principalement au Burkina Faso.

  • L’Afrique n’est pas en marge de cette situation. En Afrique occidentale des chercheurs ont touché du doigt le problème de la pollution des eaux par les nitrates. C’est le cas de Suzanne YAMEOGO en 2008. Elle a étudié l’ampleur de la contamination des eaux de surface, des eaux des nappes d’altérites (exploitées par les puits) et des nappes profondes ou nappes de fissures/fractures dans la ville de Ouagadougou.
  • De cette recherche, il ressort une répartition spatiale des teneurs en nitrates des aquifères des altérites pouvant être utilisée comme une carte des risques liée à la teneur des eaux en nitrate. Trois zones dont Les teneurs paraissent trop élevées ont été identifiées : ce sont les localités situées au Nord-Ouest, au Nord-est et au centre-Sud de la ville. Ce sont, les secteurs où la population est dense et ceux liés aux différentes activités socio-économiques.

L’étude a montré que les eaux des forages présentent de faibles teneurs. Les eaux de surface, elles sont plus ou moins concentrées en nitrate. Les eaux des puits se sont révélées une fois de plus ; les plus contaminées. Dans la région du Sahel, Les zones de concentrations supérieures à 12 mg/l représentent des domaines de forte concentration d’activités agricoles (cultures céréalières) et l’élevage. Mais d’où proviennent les nitrates ?