Guerre en Ukraine : Le cours de l’or flirte avec son record

Selon l’Agence de Prévisions économiques, le Cours de l’or aujourd’hui égal à 1675.23 euros par once troy et 53.87 euros par gramme. La fourchette de prix ce mardi 20 septembre 2022 : 1674.80 – 1688.80. Le prix de clôture de la veille : 1678.20. La variation était de -2.30, -0.14%. Le cours de l’or s’envole depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

L’once se rapproche chaque jour un peu plus de son record historique de 2 075 dollars atteint le 7 août 2020, en pleine pandémie de Covid-19, avant l’arrivée des vaccins. Un an et demi plus tard, le métal jaune profite à nouveau de son statut de valeur de refuge. Mais qu’est-ce qui pousse donc le cours de l’or vers de tels sommets ?

L’or, une valeur refuge 

« La hausse s’explique ponctuellement par les craintes géopolitiques, mais elle est soutenue par des facteurs macroéconomiques durables. L’or devrait donc rester bien orienté dans les prochains mois », estime Vincent Boy, analyste marchés chez IG, un courtier en ligne.

 « En temps de crise, les investisseurs se tournent vers des actifs très liquides et dont le cours résiste lorsque tout le reste va mal. Ces havres de paix sont l’or et le dollar », résume Arnaud du Plessis, gérant spécialisé sur l’or et les ressources naturelles chez CPR Asset Management.

 Les “valeurs refuges” sont traditionnellement recherchées pendant les crises économiques. Tandis que la plupart des actifs voient leur valeur baisser, elles constituent des placements réputés comme stables.

Son cours est en effet historiquement lié à l’inflation : l’or conserve sa valeur lorsque les prix augmentent et que le consommateur voit son pouvoir d’achat s’éroder. L’envolée spectaculaire du cours des matières premières depuis la guerre en Ukraine nous montre que son cours n’est pas près de baisser.

D’après la plupart des experts, la formidable ruée vers le métal précieux à laquelle on assiste actuellement n’en est encore qu’à ses ­débuts. « Je ne vois pas ce qui pourrait arrêter cette flambée », prévient Léonard Sartoni, un spécialiste du marché. « C’est un mouvement structurel qui a commencé bien avant la crise et qui se poursuivra long­temps après », confirme Jean-Jacques Ohana, patron de la société de conseil en gestion Riskelia.

La subite passion des Banques centrales pour l’or

 En premier lieu, l’avidité des Banques centrales. Toutes rêvent aujourd’hui de bourrer leurs coffres de lingots. Celle de l’Inde en a raflé 200 tonnes en octobre dernier, la Russie en a acheté 50 tonnes et la Banque de Chine 440.

La Chine a même annoncé qu’il avait l’intention de multiplier par six ses réserves, évaluées actuellement à 1 054 tonnes. Leurs homologues occidentales sont certes un peu moins goulues : elles possèdent déjà des montagnes de métal précieux (lire la carte page suivante). Mais, depuis quelques mois, elles ont toutes cessé d’en vendre sur les marchés. « Leur nouvel objectif est de conserver voire de regonfler leurs stocks », assure Roland Duss, économiste à la banque privée Gonet & Cie.

La ruée vers l’or par les banques centrales n’a rien d’étonnant. En effet, « Leurs responsables ont de moins en moins confiance dans le dollar, la monnaie de réserve traditionnelle », décrypte Léonard Sartoni.

La ruée des investisseurs vers le métal jaune

L’or attire toujours les investisseurs qui l’utilisent comme réserve de valeur. Le métal est traditionnellement utilisé pour se protéger contre l’inflation car il tend à maintenir sa valeur en période de hausse des prix.

Aujourd’hui, beaucoup d’investisseurs ne jurent plus que par les lingots. Il faut dire que le métal jaune a désormais tout du placement miracle. Non seulement il joue son rôle traditionnel de valeur refuge contre les risques d’inflation et de turbulences boursières, mais sa hausse spectaculaire permet de faire la culbute presque aussi bien que les produits dérivés ultrarisqués. « Actuellement, nous conseillons à nos clients de convertir 5 à 10% de leur portefeuille en or », témoigne Chloé Koos, de la banque Pictet & Cie. La plupart des gestionnaires de fortune ont adopté la même stratégie.

 La diminution des réserves d’or

Puisque le métal jaune est classé parmi les matières premières, les industries en commandent en grandes quantités. Ces matières sont en effet importantes pour la production des produits de première nécessité. Le fait que les pays producteurs d’or ne suivent plus la demande. Les réserves d’or deviennent de plus en plus taries et les plus grands producteurs d’or sont délaissés pour de nouveaux pays. Les plus grands pays industrialisés se trouvent alors dans l’obligation d’importer du métal jaune. Cela agit directement sur le cours de l’or en général.

Pour l’offre, le taux d’intérêt établi par les banques centrales intervient sur la variation du prix global de l’or. Les coûts de production de l’or importent aussi sur la valeur de l’or. Les plus grands producteurs subissent parfois des contraintes reliées à la production du métal jaune. La recherche d’or n’est pas une tâche facile.

Pour ce faire, les producteurs amortissent le coût de leurs productions d’or sur le prix de vente de celui-ci. De ce fait, cela entraîne considérablement des conséquences sur le cours de l’or. Même si l’or constitue un investissement sûr pour certains, plusieurs procédés ont d’abord été nécessaires avant d’obtenir de l’or brut. Ce processus entre en compte lors de l’évaluation du prix de l’or.

Safa-ou KABORE

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