Burkina Faso-insécurité : doit-on craindre une vague de retrait des compagnies minières ?

Les Mines ont représenté plus de 10 % du PIB du pays en 2020 et ce secteur est porté principalement par l’exploitation aurifère. Alors que les acteurs de l’industrie doivent composer de plus en plus avec la menace terroriste, une vague de retrait de compagnies est à craindre.

À l’aube du jeudi 9 juin, plusieurs hommes armés ont attaqué la mine d’or Karma dans le nord du Burkina Faso. Il s’agit, à ce jour, de la première attaque menée directement sur un site minier, depuis l’arrivée de la menace terroriste dans le pays.

Selon les premières informations rapportées par Reuters, deux personnes au moins ont perdu la vie, dont un civil et un soldat appartenant au peloton des forces armées burkinabé chargé d’assurer la sécurité de la mine. Une autre source évoque plutôt trois décès et une dizaine de blessés. Aucune organisation terroriste n’a encore revendiqué l’attaque qui a été repoussée par les militaires.

Depuis plus de deux ans, les convois miniers sont fréquemment la cible d’attaques terroristes, dont la plus meurtrière a fait 39 morts fin 2019 parmi les employés de la mine d’or Boungou. Si ces convois sont désormais escortés par les forces de sécurité burkinabé, cela n’empêche guère quelques escarmouches. Ainsi en septembre 2021, un convoi de la gendarmerie escortant des camions de citernes à destination de la mine d’or Boungou est ainsi tombé dans une embuscade qui a coûté la vie à au moins quatre membres des forces de l’ordre.

Face à cette menace terroriste persistante, certaines compagnies pourraient envisager une interruption de leurs activités dans le pays, à l’image du russe Nordgold qui a annoncé le 9 avril dernier la suspension de la production d’or à Taparko, pour un cas de force majeure, en l’occurrence le manque de sécurité pour son personnel et ses installations.

Pour l’Etat burkinabé, il urge donc de trouver des solutions afin de réduire au maximum le risque des attaques terroristes contre l’industrie minière qui représente, faut-il le rappeler, plus de 10 % du PIB.

Karma est une mine d’or appartenant précédemment au géant aurifère Endeavour Mining qui l’a cédée à un consortium local d’investisseurs pour 25 millions $ en mars 2022. L’actif a livré environ 88 000 onces l’année dernière.  

 

Agence Ecofin

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