Bénin : Réinventer la cité lacustre de Ganvié

Dans le sud du Bénin, les rives du lac Nokoué abritent une cité bâtie sur l’eau. Inscrite sur la liste indicative de l’Unesco, cette cité d’apparence fragile servait au XVIIIe siècle de refuge aux rescapés des razzias esclavagistes.

Elle abrite aujourd’hui environ 50 000 habitants. Surnommée « la Venise africaine », Ganvié partage un certain nombre des splendeurs et des vulnérabilités de son homologue italienne, sans pour autant concentrer jusqu’ici autant d’investissements et de moyens pour sa mise en valeur.

Les impacts du changement climatique, combinés à la pression démographique croissante, mettent cependant en péril le mode de vie des habitants. Pour appuyer la volonté du gouvernement béninois dans son ambition de valoriser le plein potentiel économique, touristique et culturel de ce site d’exception, nous soutenons la mise en œuvre du projet “Réinventer la cité lacustre de Ganvié”.

Le projet vise à faire progresser les conditions de vie des populations des quartiers précaires, à encourager la valorisation et la diversification des ressources issues du lac Nokoué, tout en limitant la pollution et les impacts négatifs pour le biotope lacustre. En parallèle, l’action permet également d’améliorer l’accessibilité et les infrastructures disponibles sur site.

Mises en œuvre par l’Agence nationale de promotion des patrimoines et de développement du tourisme (ANPT) dès 2019, les premières actions ont déjà démarré grâce au financement du gouvernement béninois. Un dispositif d’éclairage nocturne facilite le déplacement des habitants ; et dans un contexte de constructions vétustes et fragiles, des « maisons témoins » ont également été construites pour accompagner la réhabilitation des habitats. 

La valorisation de la cité passe désormais aussi par la mesure et l’encadrement des impacts de pollution qui affectent le lac sur lequel elle s’étend. En cause notamment, l’absence d’un système de gestion des déchets organiques et eaux usées domestiques (habitations non équipées de latrines), l’absence d’un système de collecte des déchets solides ménagers, ainsi que l’utilisation de béton pour la construction. De plus, la plupart des habitations ne sont pas raccordées à un réseau d’électricité, et l’accès pour les ménages à un établissement scolaire ou de santé reste difficile.

AFD

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