” selon la Banque Mondiale, quatre milliards d’individus dans le monde sont toujours privés d’accès à une énergie propre, efficiente, pratique, sûre, fiable et abordable pour la cuisson”. Et “Si pour environ 1,25 milliard d’entre eux, une transition vers des services améliorés est en cours, les autres continuent de cuisiner au moyen de technologies et de combustibles traditionnels polluants qui ont de graves conséquences pour la santé, l’environnement, le climat et l’égalité hommes-femmes ainsi que les performances économiques”.
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), près de 250 millions de personnes dans la région de la grande corne de l’Afrique dépendent encore de solutions de cuisson traditionnelles, telles que l’utilisation de bois et de charbon de bois comme combustibles de cuisson.
Entre 2010 et 2020, la part du nombre de personnes qui dépendaient de ces solutions de cuisson a même augmenté de 20 %, soit environ 50 millions de plus. L’AIE indiqué également que tous les pays de la région, excepté l’Ouganda, le Soudan et le Kenya, affichent des taux d’accès à des solutions de cuisson propres inférieurs à 10 %. Pour l’Ouganda, ce taux d’accès est même inférieur à 1 %. Pourtant le nombre de personnes ayant accès à des systèmes de cuisson propres a régulièrement augmenté ces dernières années dans le pays.
Le nombre de personnes sans accès aux moyens de cuissons propres ne cesse d’augmenter dans la grande corne de l’Afrique. Pionnier de la transition énergétique en Afrique de l’Est, le Kenya s’est fixé pour objectif d’atteindre l’accès universel aux services de cuisson propre d’ici 2028 en encourageant l’adoption des technologies appropriées dans les zones rurales et urbaines.
Par ailleurs, la hausse des prix de l’énergie affecte également l’accessibilité financière de la technologie de cuisson propre, notamment la hausse des prix du GPL de plus de 60 % depuis décembre 2019. Au Kenya, par exemple, le prix des bouteilles est passé de 4,5 % à 6 % du revenu mensuel des ménages les plus démunis.
Pour mesurer l’impact et donc l’accès à des services énergétiques modernes pour la cuisson, la Banque Mondiale s’appuie sur une nouvelle approche multidimensionnelle en examinant six facteurs : source propre, efficience, commodité, sûreté, fiabilité et abordabilité.
« Ce rapport présente un concept nouveau et nuancé de l’accès aux modes de cuisson propres, dépassant les seules notions d’efficience et d’émissions pour replacer dans son contexte l’expérience des usagers, en tenant également compte des questions de sûreté, d’abordabilité et d’accessibilité », indique le professeur Charlotte Watts, conseillère scientifique en chef et directrice de la division Recherche et données au Bureau des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement (FCDO).