Gestion des déchets plastiques ; Un vain mot ou une réalité dans la ville de Ouagadougou ?

L’usage des plastiques est devenu chose ancrée dans la vie quotidienne des Ouagalais, qu’il s’agisse des couverts jetables, des bidons d’eau, des sachets plastiques de multiple couleur et à usage divers. L’abus et le mauvais usage, des plastiques constituent un phénomène dangereux qui dégrade progressivement notre environnement et les écosystèmes. Dans la ville de Ouagadougou, des efforts sont déployés mais ils ne semblent pas atténuer la prolifération des déchets plastiques.

Des actions pour freiner la prolifération des déchets plastiques

Ces dernières années on note l’entrée des plastiques biodégrables sur le marché pour minimiser la dégradation de l’environnement et des écosystèmes en cours. Aussi, des centres de traitement des déchets ont été implantés un peu partout dans chaque commune de la ville de Ouagadougou outre les particuliers et sociétés œuvrant dans ce domaine.

Une large campagne d’encouragement est menée pour encourager des initiatives allant dans le sens de la gestion, la récupération, le traitement des déchets.  Les implications des femmes et des jeunes de manière individuelle ou en groupement associatif sont remarquables sur le terrain à travers la ville.

Les collines de déchets plastiques dans les rues, les espaces verts, les réserves et souvent dans les domiciles témoigne de l’adhésion des populations à la lutte contre la dégradation de l’environnement.

 Des avancées notables mais le problème demeure

Aujourd’hui, des centres de recyclage des déchets donnent espoir. Il existe des objets décoratifs, des pavés, des meubles et bien d’autres objets utiles produits à base des déchets plastiques récupérés. Pour la gestion des déchets ménagers des Sociétés de ramassage d’ordure assurent cette noble tâche moyennant une prime allant de 700 francs à 2000francs CFA ou même plus (selon la fréquence de passage hebdomadaire) par ménage et par mois.

Au même moment, certaines réserves, des parcelles non aménagées et même des caniveaux d’évacuation d’eaux pluviales se sont transformé en des dépotoirs d’ordures d’origines plastiques et autres. Ces centres d’accueils sont devenus des sources de maladie, de pollution et d’insécurité. Ainsi l’on se pose des questions sur le suivi de ces centres par les autorités en charge de la question de l’environnement et du cadre de vie.

Par ailleurs la présence des déchets plastiques dans le cadre de vie ne semble pas connaitre une baisse significative. Malgré les efforts consentis par les centres de recyclage et l’État. Il faut donc s’interroger sur l’efficacité des mesures d’accompagnement d’une part. D’autre part il faut se pencher sur les moyens de l’État pour faire respecter la réglementation en matière d’importation, de vente et d’utilisation des plastiques au Burkina Faso.

Il faut un changement de comportement général

Le plastique contient des polluants toxiques qui endommagent l’environnement et causent la pollution des sols, de l’eau et de l’air. La décomposition du plastique peut prendre des centaines, voire des milliers d’années. Donc les dommages causés à l’environnement sont durables.

L’impact des déchets plastiques touchent plusieurs composantes de l’environnement et des écosystèmes. Les espèces animales meurent, se blessent ou développent des maladies en ingérant ou s’enchevêtrant dans les déchets. Par ailleurs les déchets plastiques favorisent le transport d’organismes invasifs, car les bactéries ont tendance à s’agglutiner sur la matière plastique.

Il Convient de noter que des méthodes de recyclages peuvent portent aussi atteinte à l’environnement. C’est le cas des projets stratégies de réduction des déchets qui valorisent les plastiques souples en pavés. Il s’agit d’un processus de fabrication qui nécessite la combustion du plastique qui dégagent du CO2.

La lutte pour la protection de l’environnement contre les impacts des déchets plastiques demande l’implication de tous. Il faut produire de plus en plus des plastiques biodégradables, mettre en place des méthodes et des procédés adéquats pour la production des plastiques et leur recyclage.

Le changement de comportement des populations reste élément majeur à prendre en compte pour l’obtention de résultats probants dans cette noble lutte. C’est le rôle de la population de veiller à ce que son cadre de vie soit sain et agréable.

Aminata KABORE

 

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