Angola-Diamants : la production s’envole malgré la morosité du marché
La production de diamants a atteint 10,7 millions de carats entre janvier et septembre 2025, révèle Jânio Correa Victor, Secrétaire d’Etat aux Ressources minérales. Luanda s’est fixé l’objectif de 14,8 millions de carats d’ici la fin de l’année malgré la chute des cours internationaux des diamants. L’Angola se dirige vers un record.
Selon les analystes des marchés de commodities, les autorités angolaises ont opté pour la stratégie de compenser la baisse de prix et de la demande par une augmentation du volume de production. Luanda prend ainsi le contre-pied du Botswana, premier producteur africain de diamants.
En 2024, la production angolaise avait bondi de 44 % en glissement annuel pour atteindre 14,03 millions de carats. Cette dynamique n’a pas faibli cette année grâce aux mines de Catoca et Luele, qui ont pourvu 91 % de la production diamantaire du pays. Endiama, la compagnie nationale présente dans le tour de table de deux projets, indique que Catoca a dépassé ses objectifs de 40 %, tandis que Luele a progressé de 35 % en glissement annuel.
A contrario, la production du Botswana décroche en raison des choix stratégiques du groupe De Berers dont 70 % de la production proviennent de ce pays. Pour réduire l’offre mondiale et soutenir les prix, De Beers a réduit ses prévisions pour 2025, désormais situées entre 20 et 33 millions de carats, contre une fourchette initiale de 30 à 33 millions.
Le gouvernement angolais n’a pas donné les raisons de sa stratégie axée sur l’augmentation de la production, alors même que le pays est aussi impacté par la crise de la demande sur le marché de diamants. Alors que le volume des exportations angolaises a progressé de 109 % par rapport au premier semestre de 2024, les revenus à l’export, eux, ont chuté de 14 %. Les principaux débouchés de diamants sont les Emirats arabes unis, la Belgique et Hong Kong, qui concentrent plus de 90 % des exportations angolaises.
Les conditions commerciales du diamant brut sont restées difficiles au cours du troisième trimestre. L’amélioration de la demande de diamants bruts observée au cours du premier semestre 2025 a été compromise par les nouveaux droits de douane américains sur les importations en provenance d’Inde, explique la direction de De Beers, reconnaissant cependant que la demande des consommateurs pour la joaillerie reste stable.
Afrimag
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