Carburant au Niger : la pression monte pour une deuxième raffinerie

Le Niger confronté à des défis de fourniture de carburants dans un contexte de tension diplomatique avec certains de ses voisins, dont le Nigeria, d’où provenait de l’essence de contrebande qui soutenait en partie la demande du marché intérieur nigérien.

Le Niger fait face à une pénurie de carburants depuis plusieurs semaines, selon des informations relayées lundi 10 mars par la presse locale. La situation met en lumière les limites de la seule raffinerie du pays, la Soraz, située à Zinder dans le sud du pays, et l’importance d’en construire une deuxième dans les meilleurs délais.

Selon les médias locaux, en effet, de nombreuses stations-service de Niamey, la capitale, et d’autres grandes agglomérations, peinent à s’approvisionner en essence, créant ainsi de longues files d’attente et une certaine exaspération des populations face à cette situation.

La demande en carburant a explosé tandis que l’approvisionnement s’est contracté. Le Niger qui produit 110 000 b/j de brut, dont 20 000 b/j destinés au raffinage, a vu une partie de son marché noir s’effondrer avec la fin des subventions au Nigeria qui alimentait par la contrebande une partie du pays.

Dans le même temps, la consommation nationale a été dopée par une politique de réduction des prix instaurée par les nouvelles autorités. Face à cette pression, la question de l’accélération de la construction d’une seconde raffinerie se pose avec insistance.

Actuellement, la Soraz n’est en mesure de répondre qu’à une partie des besoins domestiques, forçant le pays à recourir à des importations coûteuses et complexes, notamment via le Togo voisin. Cette dépendance expose l’économie à des vulnérabilités et affecte des secteurs clés, tels que les transports et la construction.

Il y a quelques semaines, le projet d’installation, dans la région de Dosso, au sud-ouest du Niger, d’une raffinerie de pétrole prévue pour disposer d’une capacité comprise entre 30 000 b/j et 100 000 b/j, a été rendu public par les autorités nigériennes.  

S’il est mené à terme, ce projet pourrait permettre d’améliorer l’autonomie énergétique du pays, sous réserve de financements suffisants et d’une mise en œuvre efficace. Il reste à savoir si les décideurs sauront attirer les capitaux nécessaires à une telle infrastructure.

Une installation dont la construction sera également stratégique pour ses voisins du Tchad, du Mali et du Burkina Faso, auxquels le Niger a convenu de livrer du gasoil dans le cadre d’un protocole d’accord signé l’année dernière.

Agence ecofin

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