Or : les producteurs africains face à la hausse record des prix

L’or est le principal produit minier exploité au Mali, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et dans d’autres pays africains. Alors que le prix du métal jaune a progressé de 25 % depuis janvier, les revenus miniers de certains pays devraient augmenter cette année si la production minière reste stable.

Le prix au comptant de l’or a grimpé à 2588 dollars l’once lundi 16 septembre, établissant un nouveau record de prix. Alors qu’il est tombé à 2570 dollars l’once dans la journée du 17 septembre, le métal jaune pourrait atteindre de nouveaux records de prix au cours des prochains mois.

« L’or se distingue comme la matière première pour laquelle nous avons le plus confiance en une hausse à court terme », déclarent Samantha Dart et Lina Thomas, stratégistes chez Goldman Sachs. Le prix de l’or pourrait ainsi atteindre 2700 dollars l’once d’ici début 2025, estime la banque d’investissement américaine dans une note du 12 septembre. De son côté, Bank of America voit l’or à 3000 dollars l’once au cours des 12 à 18 prochains mois.

L’impact sur les revenus aurifères en Afrique

À production constante, la hausse du prix de l’or en 2024 (environ 25 % depuis le début de l’année) signifie davantage de revenus pour les pays producteurs, notamment en Afrique. En tant qu’actionnaire dans les mines d’or, les gouvernements seront directement exposés à de potentielles augmentations des bénéfices, sans oublier les différentes taxes et impôts calculés sur la base des revenus et bénéfices. À cela il faut ajouter la redevance minière payée par les compagnies minières sur les revenus tirés de la vente de leur production.

Pour ce dernier point, les pays qui devraient le plus profiter de la hausse des prix de l’or sont ceux qui disposent d’une redevance minière variable, qui augmente lorsque le prix de l’or est élevé. En Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Burkina Faso devraient tous bénéficier de ce dispositif.

L’ordonnance de mars 2014 fixant les taux de la taxe ad valorem en Côte d’Ivoire prévoit ainsi une redevance de 6 % lorsque le prix de vente de l’once est supérieur à 2000 dollars l’once. Ce taux est en revanche de 5 % lorsque l’or est vendu entre 1600 dollars et 2000 dollars l’once.

Au Burkina Faso, une réforme de 2023 a introduit une redevance de 7 % lorsque le prix de l’or est supérieur à 2000 dollars l’once, contre 6 % pour un prix de l’or compris entre 1500 dollars et 1700 dollars l’once. Même chose au Mali où la redevance minière passe à 7,5 % avec un prix de l’or compris entre 2000 et 2500 dollars l’once, contre 6 % lorsque le métal jaune est vendu entre 1600 et 2000 dollars l’once.

Avec la hausse du prix de l’or sur le marché international, les compagnies actives dans l’exploitation de l’or ont vu ces derniers mois le prix moyen de vente de leur production augmenter. Au cours du premier semestre 2024 par exemple, Perseus Mining a vendu la production des mines ivoiriennes Yaouré et Sissingué respectivement à 2072 dollars l’once et 2062 dollars l’once en moyenne.

C’est aussi le cas de la compagnie Endeavour Mining, active sur les mines d’or Houndé et Mana au Burkina Faso, ainsi qu’à la mine d’or Ity en Côte d’Ivoire. Elle a enregistré un prix moyen de vente de 2167 dollars l’once au premier semestre 2024, contre 1914 dollars l’once au premier semestre 2023.

Pour rappel, la Côte d’Ivoire vise une production d’or d’au moins 55 tonnes en 2024, contre 51 tonnes en 2023. Le Mali prévoit une production industrielle d’or de 57,3 tonnes cette année, en baisse de 14 % par rapport à la performance de 2023.

Agence ecofin

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