Un séisme d’une magnitude supérieure à cinq a secoué l’ouest de la France, le vendredi 16 juin 2023. Les secousses ont particulièrement touché la Charente-Maritime et les Deux-Sèvres. Quel bilan et quel risque de répliques ?

Vendredi 16 juin 2023, un tremblement de terre d’une magnitude estimée entre 5,3 et 5,8 a éclaté à Cram-Chaban (Charente-Maritime) faisant ressentir des secousses dans plusieurs départements, de la Gironde jusqu’à l’Ille-et-Vilaine.

C’est à La Laigne, un bourg de 500 âmes en Charente-Maritime, que les dégâts sont les plus importants. Les murs fissurés, les pierres et les tuiles jonchant le sol, ainsi que les cheminées menaçant de s’effondrer des toits témoignent de la violence du tremblement de terre. “170 personnes [doivent] être relogées”, soit près de la moitié des habitants, selon Didier Marcaillou, chef des pompiers contacté par 20 minutes. Après le tremblement de terre survenu le 16 juin et deux secousses enregistrées dans la matinée du 17 juin, le ministère de la Transition écologique, Christophe Béchu, est attendu à La Laigne ce lundi 19 juin.

Quels sont les départements touchés par le tremblement de terre ?

Avec un épicentre situé à mi-chemin entre La Rochelle et Niort, les départements de Charente-Maritime et des Deux-Sèvres sont les plus touchés. Les secousses ont toutefois été ressenties dans un périmètre plus large jusqu’à Bordeaux en Gironde, au sud, et jusqu’à Rennes en Ille-et-Vilaine, au nord. C’est donc un large pan ouest de la France qui a été touché par le tremblement de terre.

Si les secousses ont été étendues, c’est en Charente-Maritime que les dégâts semblent les plus importants. A La Laigne, commune voisine de l’épicentre, la plupart des habitations ont été endommagées à des degrés divers. L’église, totalement inutilisable, et l’école, par mesure de précaution, vont devoir être fermées. Nicolas Basselier, préfet de Charente-Maritime, a déclaré auprès de 20 Minutes : “La situation est critique. Nous devons prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des habitants.” 

Quel bilan après le tremblement de terre en France ?

Malgré la force du tremblement de terre, estimée entre 5,3 et 5,8 sur l’échelle de Richter selon le Réseau national de surveillance sismique (Renass) et le Bureau central sismologique français (BCSF), un événement rare en France métropolitaine, le bilan est limité. Seules deux personnes ont été légèrement blessées lors des secousses. Toutefois, de nombreuses habitations ont subi des dégâts, notamment en Charente-Maritime à La Laigne. Trois jours après le tremblement de terre, d’après les chiffres officiels communiqués par le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu sur Franceinfo, on compte “moins de 200 habitations dans laquelle il est interdit ou souhaitable de ne pas retourner”. A ce chiffre s’ajoutent les 38 personnes qui ont dû être relogées dans les Deux-Sèvres, selon la préfecture.

Les personnes concernées doivent être prises en charge et rapidement relogées. Compte tenu de l’intensité du séisme, une procédure accélérée de reconnaissance de catastrophe naturelle a été mise en place et est enclenché ce lundi 19 juin. Les première indemnisations pourront être versées d’ici quatre semaines. Cette démarche vise à évaluer les éventuels dommages structurels causés par l’événement, permettant ainsi aux victimes de recevoir une indemnisation de la part de leur assureur pour des sinistres qui sont généralement exclus des contrats d’assurance habitation. Le ministre a exprimé son soutien envers les personnes affectées, affirmant que cette mesure prendrait en compte les impacts de la catastrophe

D’autres secousses sont-elles possibles ?

Alors que le tremblement de terre s’est produit vendredi, et que deux répliques de magnitude 5 et 3,7 sont survenues samedi matin, l’épisode est-il terminé ? Pas forcément, répond le sismologue Jérôme Vergne. Interrogé par La Nouvelle République, l’expert indique que de nouvelles répliques peuvent encore se produire dans les prochains jours en Charente-Maritime et dans les Deux-Sèvres. Mais si réplique il y a, les secousses devraient être moins puissantes que celles déjà ressenties.

Le séisme qui a touché l’ouest de la France le 16 juin est un événement rare, des tremblements de terre qui “dépassent la magnitude 5 , en moyenne, il y en a un tous les dix ans en France métropolitaine” rappelle le sismologue. Le dernier remonte à 2022 avec le séisme de magnitude 5,4 à Lorient, plus récemment un tremblement de magnitude 4,9 avait éclaté à Montélimar en 2019.

Source : lintern@ute