Terres rares : financement chinois obtenu pour une nouvelle mine africaine
Plusieurs projets africains de terres rares ont émergé ces dernières années et devraient bientôt entrer en production, permettant au continent d’assurer 9 % de l’offre mondiale d’ici 2029. La Chine qui domine déjà l’approvisionnement mondial, sécurise également une partie de cette future production.
Le chinois Shenghe Resources va acquérir une participation de 50 % dans la société locale qui détient 84 % d’intérêts dans le projet de terres rares Ngualla en Tanzanie. C’est l’annonce faite le 24 juillet par l’australien Peak Rare Earths, propriétaire de ladite société, ajoutant qu’il cède 50 % de sa participation contre un financement de 96 millions de dollars australiens (63 millions $).
Ce financement permettra de développer la mine de terres rares Ngualla et devrait être mis à disposition par Shenghe par le biais d’une facilité de crédit. L’investissement de Shenghe, plus grand importateur de concentré de terres rares en Chine, est soumis à diverses approbations, notamment celles des autorités chinoises et des actionnaires des deux compagnies, ainsi qu’à une décision finale d’investissement. Cette décision devrait être prise d’ici le 31 décembre 2024, précise le communiqué de Peak.
« Grâce au soutien de nos partenaires, de Shenghe et du gouvernement tanzanien, le projet Ngualla est en passe de devenir la prochaine exploitation de terres rares au monde. Il est important de noter que le projet Ngualla bénéficiera d’une solution entièrement financée, ce qui évitera aux actionnaires de Peak d’avoir à fournir d’autres fonds propres », a déclaré Russell Scrimshaw, président exécutif de Peak.
Avant cette annonce, Peak avait en effet conclu un accord avec cinq institutions financières africaines afin de mobiliser un prêt de 176,6 millions $ pour le projet Ngualla. Notons que le capital initial pour construire la mine est estimé à 287 millions $.
Pour rappel, la Chine domine déjà l’approvisionnement mondial en terres rares, mais les sociétés chinoises ont aussi investi ces dernières années dans plusieurs projets en dehors de leur pays. Le projet Ngualla est l’un des exemples de l’intérêt chinois pour le potentiel africain en terres rares, puisque Shenghe Resources détient déjà une participation de 19,9 % dans Peak. D’autres pays s’intéressent aussi à ce potentiel africain, notamment ceux de l’Union européenne, alors que l’UE cherche à réduire sa dépendance envers la Chine pour les terres rares.
Agence ecofin