RDC : Six mois de plus pour stopper la contrebande minière dans les zones M23
La République démocratique du Congo maintient l’interdiction d’exploiter les mines dans les zones contrôlées par le M23, pour mieux lutter contre le trafic de minerais et les tensions dans la région.
Une interdiction prolongée dans les zones minières dangereuses
Le gouvernement congolais a décidé de maintenir la classification « zone rouge » de plusieurs secteurs miniers importants situés dans les régions de Masisi au Nord-Kivu et de Kalehe au Sud-Kivu, pendant encore six mois. Cela signifie qu’il reste interdit d’exploiter les gisements qui se trouvent dans les zones encore occupées par le M23. Le gouvernement rappelle que les minerais qui viennent de ces endroits ne doivent surtout pas entrer dans le commerce international officiel, afin de limiter le financement des groupes armés et le commerce illégal de ces ressources.
38 sites concernés : des ressources précieuses au cœur des problèmes
Au total, 38 zones minières sont toujours concernées par cette interdiction. Ces zones contiennent des gisements essentiels pour l’industrie mondiale, comme le coltan, la cassitérite et la wolframite. Dans sa décision, le gouvernement de Kinshasa réaffirme que le Rwanda et d’« autres groupes » participeraient à l’exploitation illégale et au commerce transfrontalier de ces minerais. Ces accusations sont souvent rejetées par le Rwanda, mais elles contribuent à un climat déjà tendu entre les deux pays, où les intérêts économiques et la sécurité sont étroitement liés.
Kinshasa demande l’aide de la CIRGL pour lutter contre le trafic illégal
Face à l’ampleur supposée du trafic, la RDC a officiellement porté plainte auprès de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Kinshasa accuse directement le Rwanda de faciliter la contrebande de ressources qui proviennent de son territoire. En réponse, la CIRGL a mis en place une commission d’enquête pour examiner les preuves fournies par le gouvernement congolais. Lors de son dernier sommet à Kinshasa, l’organisation a également demandé à tous ses États membres de renforcer les contrôles pour s’assurer de la provenance des minerais, afin de réduire le risque de financer les groupes armés.
Un accord bilatéral entre Kinshasa et Kigali qui a du mal à fonctionner
La question de la traçabilité des minerais est également très importante dans l’accord d’intégration économique signé entre les deux pays à Washington. En théorie, cet accord prévoit un système de dialogue pour gérer les problèmes liés aux mines et à la sécurité. Mais en réalité, ce système a du mal à fonctionner, ce qui laisse les tensions et les soupçons persister. Kinshasa compte désormais sur la CIRGL et sur le soutien des États-Unis pour maintenir la pression sur les circuits de vente des minerais qui viennent de l’est du pays. L’objectif est clair : stopper les routes de contrebande et rétablir un système d’approvisionnement qui respecte les normes internationales, ce qui est essentiel pour stabiliser durablement la région.
Energia Africa