Les autorités ougandaises ont annoncé mardi 12 avril un appel d’offres pour redémarrer la mine de cuivre historique de Kilembe. Exploitée de 1956 à 1978, il s’agit d’une vaste opération située à la frontière avec la RDC et qui hébergerait environ 4 millions de tonnes de minerai titrant 1,98 % de cuivre et 0,17 % de cobalt, d’après le gouvernement.
« Nous avons invité les entreprises à exprimer leur intérêt pour un partenariat avec le gouvernement dans le cadre d’un accord de partage de la production minérale », ont déclaré conjointement les ministres des Finances et des Mines, cités par Reuters.
Ce n’est pas la première fois que Kampala tente de relancer les opérations à Kilembe. En 2013 déjà, un consortium chinois mené par Tibet Hima Industry avait gagné l’appel d’offres sans pouvoir ensuite atteindre les objectifs fixés par le gouvernement. Ce dernier a donc mis fin à l’accord en 2017 pour relancer un nouvel appel d’offres deux ans plus tard, sans grand succès.
Si la faiblesse des cours du cuivre a longtemps été avancée pour justifier la difficulté du pays à trouver des partenaires capables de remettre en production Kilembe, notons que la situation a désormais radicalement changé. Le prix du métal rouge a plus que doublé depuis début 2020 et s’échange au comptant à plus de 10 000 $ la tonne ces dernières semaines.
Cet important rallye est alimenté par la demande mondiale croissante, mais aussi par les craintes que l’offre ne suffise pas à satisfaire une consommation mondiale en passe d’exploser sous l’effet de la transition énergétique. Plusieurs secteurs essentiels à la réduction de l’empreinte carbone de l’humanité sont en effet très demandeurs, à l’image des véhicules électriques ou de l’énergie solaire.
Dans ce contexte, les investisseurs sont activement à la recherche de nouvelles sources de cuivre pouvant satisfaire l’appétit du marché. Des facteurs qui pourraient donc aider l’Ouganda à trouver cette fois-ci un partenaire fiable pour relancer Kilembe.
« La relance des mines de Kilembe aura un effet catalyseur en facilitant l’industrialisation, en offrant des opportunités d’emploi significatives et en augmentant les revenus », espèrent les autorités.
L’or est le principal produit minier exporté en Ouganda. Mais le pays héberge d’autres ressources minérales comme les terres rares, le graphite ou le cuivre, autant de métaux dont. La demande est croissante et dont l’exploitation augmentera la contribution des Mines à l’économie.