Mali : la bataille à gagner contre les délestages

Le gouvernement malien met les paquets pour en finir avec le déficit de la production d’électricité dans un contexte de tensions récurrentes sur le réseau  national. C’est ainsi qu’il vient de débloquer un financement exceptionnel de 24 milliards FCFA, soit 36,58 millions d’euros, au ministère de l’Energie et de l’Eau, pour accélérer la mise en œuvre des projets d’accès à l’électricité et assurer l’optimisation de l’outil de production

Ces ressources proviennent du Fonds de soutien aux infrastructures de base et de développement social, un mécanisme créé en février 2025. Il est alimenté par des prélèvements sur les recharges téléphoniques et les transactions de mobile money. A la mi-juillet, la «cagnotte» contenait plus de 34,7 milliards de FCFA.

Le ministère en charge de l’Energie a indiqué que les fonds serviront à plusieurs priorités opérationnelles, à savoir l’entretien des équipements de production d’électricité, l’approvisionnement en carburant pour les centrales thermiques, le renforcement des capacités de production, dans le prolongement du plan unique d’amélioration de la desserte électrique, lancé durant le mois de Ramadan.

Dans un pays confronté à un déficit énergétique structurel, ces mesures visent à stabiliser la distribution d’électricité, aussi bien pour les ménages que pour les acteurs économiques, dont les activités sont souvent déstabilisées par des coupures régulières. Ce décaissement s’inscrit dans une stratégie plus large, celle de l’accès universel à l’électricité que Bamako vise malgré des contraintes budgétaires dues à la l’explosion des dépenses de sécurité qu’impose la lutte contre le terrorisme.

La demande nationale en électricité estimée à 600 GWh du début des années 2000, a été multipliée par 5 au cours des vingt dernières années, ressortant à 3 200 GWh, creusant encore plus l’écart, avec la capacité actuelle de production.

Avec cette initiative, les autorités veulent démontrer qu’il est possible de mobiliser des ressources internes de manière « innovante et équitable.» Chaque transaction téléphonique ou mobile money contribue désormais à construire des écoles, alimenter des hôpitaux ou, comme ici, éclairer des foyers. Dans un pays où l’accès à l’électricité reste un défi pour une large partie de la population, ce premier décaissement représente bien plus qu’un effort budgétaire, un signal politique fort en faveur de la souveraineté énergétique et de la justice sociale, a souligné un haut responsable du ministère de l’Economie rapporte notre confrère Sikafinance.

Afrimag

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