Les énergies renouvelables, une double opportunité pour l’Afrique

Le manque d’accès à l’énergie sur le continent africain est un véritable frein à son développement et à la réduction de la pauvreté. Alors que les prix des matières premières flambent et que les dirigeants du monde entier s’inquiètent des pénuries d’énergie et du prix de l’essence à la pompe, en Afrique, des millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité. Si 50 % de la population n’a pas accès à l’électricité sur le continent, le pourcentage monte à 70 % en Afrique subsaharienne. Or, l’Afrique dispose d’un potentiel considérable pour le développement des énergies renouvelables que si elles sont exploitées pourraient sortir l’Afrique de cette pauvreté énergétique à laquelle elle est confronté depuis des années.  

Un potentiel inégalé en matière d’énergies renouvelables mais sous exploité

Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), la capacité de l’Afrique en énergies renouvelables pourrait atteindre 310 GW d’ici à 2030, ce qui placerait le continent au premier rang de la production d’énergie renouvelable dans le monde.

En effet, pour des raisons climatiques assez évidentes, les pays d’Afrique du nord et du Sahel ont un fort potentiel d’énergie solaire, tandis que l’Afrique centrale dispose de grandes capacités hydroélectriques. Par ailleurs, avec les capacités de géothermie et de biomasse, l’Afrique dispose d’un bouquet énergétique très complet. Il n’y a qu’à voir en effet son potentiel quasi-illimité en d’énergie solaire (10 TW), l’abondance en matière d’énergie hydroélectrique (350 GW), d’énergie éolienne (110 GW) et de sources d’énergie géothermique (15 GW).

Pourtant L’Afrique est à la traîne par rapport aux autres continents dans le domaine de l’approvisionnement en électricité et au cours des dernières années le fossé n’a cessé de s’agrandir. Plus de 500 millions d’Africains sont privés d’électricité sur le continent, selon un rapport présenté à Addis-Abeba, lors de la réunion sur le partenariat Union Africaine – Union Européenne consacrée aux Infrastructures. L’Afrique de l’Ouest affiche des taux d’accès à l’électricité qui sont parmi les plus faibles du monde : 42 % pour la population totale et 8 % seulement pour la population rurale.

Le rapport indique également que les ressources renouvelables sont sous-utilisées et que 7% seulement de potentiel hydroélectrique du continent sont convertis en énergie électrique. À ce rythme, 263 millions d’habitants dans la région seront toujours privés d’électricité dans dix ans.

Les facteurs à l’origine de cette sous-exploitation des énergies renouvelables

L’Afrique est freinée principalement par des infrastructures inadéquates et un cadre institutionnel souvent inapproprié et incomplet. Des moyens de financement limités entravent également le développement de nombreuses régions.

Les projets dans le secteur des énergies renouvelables nécessitent des investissements massifs dont la valeur varie entre 33,4 et 63 milliards de dollars. La situation en Afrique est différente et au cours des 10 dernières années, les dépenses annuelles moyennes n’ont pas dépassé 12 milliards de dollars.

Le business model obsolète est aussi à prendre en compte tout comme les prix élevés de la technologie des énergies renouvelables.

Les énergies renouvelables, pour lutter contre le changement climatique 

L’équilibre écologique de la planète est en danger alors que la consommation mondiale d’énergie ne cesse de croître. L’une des réponses majeures à cette situation est le développement des énergies renouvelables qui permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique.

En choisissant les énergies renouvelables de manière massive, le continent s’ouvrirait des opportunités et ferait ainsi d’une pierre, deux coups : il participerait à la réduction mondiale des émissions de gaz à effet de serre et favoriserait des énergies locales, créatrices d’activités et de facilités pour les tâches de la vie quotidienne.

 L’accès à l’électricité est en réalité un cercle vertueux. Il permet l’accès à la santé, à l’éducation, à l’emploi. C’est un puissant moyen de lutte contre la pauvreté.

Aujourd’hui, grâce aux énergies renouvelables, il est possible de réduire les factures d’énergie, de rejoindre des endroits et fournir au populations un meilleur niveau de vie, tout en préservant l’environnement.

Le soleil nous offre gratuitement bien plus d’énergie que nous ne pourrons jamais en consommer. Selon les experts, pour subvenir au besoin en énergie électrique du monde entier il nous suffirait de couvrir seulement 5% de la surface du continent Africains en panneaux solaires.

Le développement des zones rurales s’inscrivant dans cette lutte, la prise en compte de l’énergie solaire présente des avantages certains pour l’amélioration du cadre de vie des populations et constitue un facteur de développement qui permettra aux populations d’exercer des activités rémunératrices de revenus tel le commerce ainsi que des loisirs créant des cadres d’épanouissement des populations surtout jeunes.

Tentatives de solutions

Au cours des trois dernières années, la Banque mondiale a doublé ses investissements pour accroître les taux d’accès à l’électricité en Afrique de l’Ouest et centrale. Elle a engagé plus de 7,8 milliards de dollars pour soutenir 40 programmes d’accès à l’électricité, dont plus de la moitié financent directement de nouveaux raccordements au réseau électrique. Quelque 16 millions de personnes pourront ainsi accéder à l’électricité. L’objectif est de porter le taux d’accès dans cette région de 50 % actuellement à 64 % d’ici à 2026.

 Cependant, les financements apportés par la Banque mondiale ne suffiront pas. Selon des estimations, il faudrait près de 20 milliards de dollars pour parvenir à l’électrification universelle en Afrique subsaharienne, dont environ 10 milliards de dollars par an rien que pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.

Pour combler le déficit de financements, il faudra mobiliser les partenaires traditionnels et de nouveaux partenaires, en particulier le secteur privé, qui est disposé à investir si les conditions favorables sont réunies, ainsi que le secteur philanthropique, qui peut s’engager dans des domaines

Enfin, pour parvenir à l’accès universel à l’électricité, les dirigeants politiques devront faire montre d’un engagement résolu, notamment en élaborant des politiques et des réglementations propres à attirer des investissements de qualité dans le domaine des énergies renouvelables.

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