Le Ghana n’exportera pas son lithium sous forme brute

L’australien Atlantic Lithium vise l’entrée en production de la première mine de lithium du Ghana pour 2024. Selon l’étude de préfaisabilité, Ewoyaa peut rapporter 4,84 milliards de dollars sur 12,5 ans, des revenus qui peuvent être augmentés grâce à la transformation locale de la production.

Au Ghana, le ministre des Terres et des Ressources naturelles Samuel Jinapor a indiqué cette semaine que son pays ne permettrait pas l’exportation à l’état brut du lithium qui y sera bientôt produit. Intervenant cette semaine au forum Bloomberg New Economy Gateway Africa, le dirigeant y a exposé la politique du gouvernement, à propos de l’exploitation des métaux nécessaires à la transition énergétique.

« Le cœur de cette politique est de dire que, dans la mesure du possible, nous conservons une part importante de la chaîne de valeur et, si vous voulez m’entendre haut et fort, nous n’exporterons en aucun cas nos ressources de lithium sous leur forme brute. Nous n’exporterons pas non plus nos minéraux verts à l’état brut », a déclaré M Jinapor.

Le ministre n’a cependant pas indiqué si le traitement du minerai consistera simplement en la production de concentré ou si le gouvernement exigera la production locale de matériaux utilisés dans l’industrie des batteries électriques, comme l’hydroxyde de lithium.

Notons que cette sortie intervient alors que la compagnie minière australienne Atlantic Lithium s’efforce de mettre en production la première mine de lithium du Ghana, d’ici fin 2024. Pour le moment, cette dernière n’a présenté aucun plan de transformation locale de sa future production, attendue à 255 000 tonnes de concentré de spodumène par an sur 12,5 ans, selon une étude de préfaisabilité publiée en septembre 2022.

Le Ghana n’est pas le premier pays africain riche en lithium décidé à accroitre sa participation à la chaîne de valeur des ressources minières. La Namibie a annoncé début juin l’interdiction de l’exportation à l’état brut de métaux critiques comme le graphite, les terres rares ou le lithium, alors que le Zimbabwe, seul producteur africain de lithium, envisage de taxer les exportations de concentré de lithium pour stimuler une industrie locale de transformation.

Réduits pendant des décennies au simple statut de fournisseur de matières premières, plusieurs pays miniers africains entendent en effet profiter de la transition énergétique pour produire localement des produits utilisés dans les batteries et véhicules électriques. Il faut dire qu’il s’agit d’un impératif, puisqu’un récent rapport de la BAD estime que l’Afrique, limitée à l’exportation de minéraux bruts, ne devrait récupérer que 55 milliards de dollars sur un marché des batteries et véhicules électriques estimé à 8 800 milliards de dollars, d’ici 2025.

Agence ecofin

 

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