Suite à d’importantes inondations qui frappent le Nigeria depuis des semaines, plusieurs fournisseurs locaux de GNL ont interrompu leurs activités en invoquant la force majeure. La situation inquiète l’Europe, important consommateur de gaz nigérian.
La coentreprise Nigeria LNG (NLNG), l’un des producteurs majeurs de gaz naturel liquéfié (GNL) au Nigeria a annoncé, lundi 17 octobre, la suspension de ses livraisons, en raison « des niveaux élevés des eaux de crue » qui ont touché le périmètre de ses opérations.
La situation suscite l’inquiétude de plusieurs pays européens. En effet, le vieux continent privilégie depuis plusieurs mois la constitution de stocks de gaz en vue de l’hiver. Celui-ci arrive dans un contexte où l’Europe tente de se sevrer des volumes de gaz russes, en recourant notamment aux ressources gazières du Nigeria, les plus importantes d’Afrique.
Le pays produit, à travers Nigeria LNG, environ 22 millions de tonnes de GNL chaque année, soit à peu près 4 % de l’approvisionnement mondial du combustible. La coentreprise a indiqué que des options sont envisagées pour réduire au maximum les effets sur ses livraisons, mais n’a pas avancé de date pour la reprise de ses services.
Si l’arrêt des activités sur NLNG devait se prolonger, plusieurs compagnies énergétiques européennes devraient payer plus cher pour trouver dans l’urgence des alternatives aux ravitaillements gaziers en provenance du Nigeria.
D’après la banque d’investissement américaine Jefferies, la Portugaise Galp, par exemple, devrait débourser un peu plus de 98 millions de dollars (100 millions d’euros) avant impôts pour remplacer chacune des 2 à 3 cargaisons de GNL qu’elle reçoit du Nigeria chaque mois. Une situation similaire pour la Française TotalEnergies et l’Anglo-Néerlandaise Shell.
Dans un communiqué publié le lundi, Galp a déjà pris les devants en prévenant qu’elle pourrait connaître des difficultés à livrer du gaz dans des conditions d’incertitudes quant à d’éventuelles « perturbations d’approvisionnement supplémentaires ».
Agence ecofin