Hydroélectricité : l’Afrique possède le plus grand potentiel inexploité au monde, à 474 gigawatts (IHA)
Bien que le coût de l’électricité produite par les centrales hydroélectriques reste parmi les sources d’énergies renouvelables les moins chères au monde, l’Afrique ne compte aujourd’hui qu’une capacité installée de 38 gigawatts.
L’Afrique possède le plus grand potentiel hydroélectrique inexploité au monde, selon un rapport publié en juin 2022 par l’Association internationale de l’hydroélectricité (IHA), une organisation à but non lucratif fondée sur l’initiative de l’UNESCO pour promouvoir le développement durable à travers l’hydroélectricité.
Ce potentiel est estimé à 474 gigawatts (GW), contre 73 GW en Europe, 275 GW en Amérique du Sud, 387 GW en Amérique du Nord et centrale, 359 GW en Asie de l’Est et Asie-Pacifique et 355 GW en Asie du Sud et centrale.
« Le potentiel hydroélectrique de l’Afrique dépasse la demande actuelle et à moyen terme du continent », souligne l’association, indiquant que le coût de l’électricité produite par les centrales hydroélectriques reste parmi les sources d’énergies renouvelables les moins chères au monde.
Intitulé « Hydropower status report-2022 », le rapport révèle également que le continent africain ne dispose actuellement que d’une capacité hydroélectrique installée de 38 GW, contre 501 GW en Asie de l’Est et Asie-Pacifique, 254 GW en Europe, 205 GW en Amérique du Nord et centrale, 177 GW en Amérique du Sud et 154 GW en Asie du Sud et centrale.
Le pipeline de projets hydroélectriques en Afrique, qui désigne les centrales en cours de construction, ainsi que les projets annoncés qui sont encore dans des stades préalables à la construction, porte, quant à lui, sur une capacité de 118 GW.
L’Ethiopie, champion africain de l’hydroélectricité
En ce qui concerne les nouvelles capacités installées en 2021 dans le monde, l’IHA précise que 26 GW se sont ajoutés aux 1334 GW existants durant l’année écoulée. Sur cette capacité, 4,7 GW sont issus de la technique du pompage-turbinage.
L’essentiel des centrales hydroélectriques inaugurées en 2021 est situé dans la région Asie de l’Est et Asie-Pacifique (21 897 mégawatts/ MW), grâce notamment aux efforts déployés par la Chine dans ce domaine. Les nouvelles capacités installées ont atteint 1961 MW en Asie du Sud et centrale, 1 156 MW en Amérique du Nord et centrale, 182 MW en Afrique et 172 MW en Amérique du Sud.
En Afrique, trois pays seulement ont inauguré des centrales hydroélectriques durant l’année écoulée : la Zambie (150 MW), l’Ouganda (24 MW) et le Burundi (8 MW).
L’Ethiopie reste en tête du classement des pays africains en termes de capacité hydroélectrique installée, avec 4 074 MW, devant l’Angola (3 836 MW), l’Afrique du Sud (3 600 MW), l’Egypte (2 876 MW) et la République démocratique du Congo (2 760 MW).
L’Ethiopie devrait renforcer davantage sa position de leader sur le continent, après la mise en marche de l’ensemble des turbines du barrage hydroélectrique de la Grande Renaissance, situé sur le Nil Bleu. Deux turbines d’une capacité de 375 MW chacune ont été déjà mises en route en février 2022. Une fois pleinement opérationnel en 2024, ce barrage long de 1,8 kilomètre et haut de 145 mètres sera la plus grande installation hydroélectrique en Afrique, avec une capacité globale de 5 300 mégawatts.
Le rapport souligne, par ailleurs, que la nouvelle capacité hydroélectrique installée à l’échelle mondiale n’a atteint que 22 GW en moyenne par an au cours des cinq dernières années. Or, les experts estiment que le monde a besoin de 850 GW de capacité hydroélectrique supplémentaire d’ici 2050 pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C, par rapport à l’ère préindustrielle.