En Guinée, les exportations d’or artisanal ont atteint 58 tonnes en 2023, soit le triple des 16 tonnes expédiées par les mines industrielles. La contribution du segment industriel devrait toutefois être renforcée au cours des prochaines années, grâce à certains projets en cours.

La mine Kiniero devrait ajouter 155 000 onces d’or (environ 5 tonnes) à la production industrielle de la Guinée en 2026. C’est du moins ce qui ressort d’une mise à jour publiée par l’opérateur canadien du gisement, Robex Resources, le mercredi 2 avril. La compagnie indique être en bonne voie pour lancer la production d’ici le quatrième trimestre 2025.

Selon les données officielles, la production industrielle d’or de la Guinée a atteint 512 292 onces en 2023 (environ 16 tonnes). La production attendue à Kiniero en 2026 représentera 31% de ce total. Une telle contribution est ainsi susceptible de renforcer le segment industriel d’un secteur aurifère guinéen encore largement dominé par l’exploitation artisanale.

En 2023, les mines artisanales avaient en effet exporté au total 1 866 607 onces d’or (58 tonnes. C’est le triple de la performance affichée par les mines industrielles qui n’ont quant à elles expédié que 598 957 onces (16 tonnes) sur cette période.

Notons par ailleurs que le lancement attendu des opérations à Kiniero s’inscrit sur une dynamique positive pour le segment aurifère industriel du pays. Plus tôt en 2023, la compagnie minière britannique Hummingbird avait notamment lancé la production à Kouroussa, un actif qui peut livrer en moyenne 100 000 onces d’or annuellement, sur une durée de vie initiale de 7 ans. Parallèlement, plusieurs investissements ont été annoncés ces derniers mois pour accélérer les études exploratoires dans le cadre de certains projets en cours dans le pays.

C’est le cas de Sanu Gold qui a débloqué un financement de 10 millions de dollars canadiens (environ 7 millions USD) auprès de Montage Gold et ses associés, lesquels ont acquis en retour 29,9% d’intérêts dans le capital de la société. Le produit de l’opération devrait, a-t-on appris, lui permettre de poursuivre les travaux d’exploration sur les permis aurifères de Daina, Daguifara et Bantabaye. Il en est de même pour Predictive Discovery, qui a obtenu le soutien financier de Perseus pour poursuivre les travaux sur la future mine d’or Bankan.

Notons cependant que malgré ces investissements, le développement d’un projet minier industriel implique plusieurs défis importants. La sécurisation des fonds nécessaires pour la construction qui en fait notamment partie, constitue l’un des défis majeurs que Robex devra par exemple relever pour honorer le calendrier de production actuel de Kiniero. 

La société a récemment annoncé vouloir investir entre 171 à 185 millions USD pour achever les travaux de construction de la mine. Pour l’heure, on sait qu’elle a obtenu une facilité de crédit de 130 millions USD dans le cadre d’un accord signé en mars 2025 avec Sprott Resource Lending.  

Agence ecofin