Guerre en Ukraine : les transports aériens en Afrique affectés par la crise des hydrocarbures
Le continent africain du fait de sa dépendance de l’extérieur pour l’approvisionnement en hydrocarbures voit son secteur des transports aérien fortement affecté. En effet, la crise généralisée des hydrocarbures alimentée par la guerre en Ukraine, continue d’affecter l’industrie des transports, notamment le secteur aérien.
L’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Dakar subit depuis quelques temps une pénurie de kérosène. Cette situation a conduit les compagnies aériennes qui desservent la capitale sénégalaise à s’organiser pour assurer leur approvisionnement.
Selon une note d’alerte du DG de la société de manutention de carburants aviation (SMCADY) en date du 15 avril 2022, l’organe de gestion de l’aéroport avait informé la vingtaine de compagnies opérant via sa plateforme que « les ravitaillements d’aéronefs ne pourront plus se poursuivre à compter du mercredi 20 avril 2022 à 12 heures, et ce, pour une durée provisoire de deux semaines ».
Le communiqué de l’AIBD paru le 17 avril justifie cette décision par la « conjoncture internationale défavorable » couplée aux « tensions inédites sur les prix de certaines matières premières ». Les compagnies sont depuis lors tirées entre deux options majeures : ajouter une escale technique pour se ravitailler ou emporter du carburant supplémentaire. De l’avis de certains spécialistes, les deux présentent des biais.
L’escale supplémentaire fait consommer plus de carburant, les décollages et atterrissages étant des étapes très gourmandes en kérosène. L’emport de réserves de carburant oblige quant à lui à réduire le nombre de passagers et de bagages, pour des raisons de tonnage.
En attendant la résolution du problème, Air France a annoncé vouloir ajouter « une escale technique à l’aéroport de Las Palmas de Gran Canaria sur les vols retour, pour se ravitailler en carburant ». Du côté d’ASKY, les dirigeants ont indiqué qu’ils « examinent plusieurs options, transporter le carburant depuis l’aéroport Osvaldo-Vieira de Bissau ou se ravitailler à partir de Banjul en Gambie, en extension de l’arrêt technique ».
Air Cote d’Ivoire a par contre confié « qu’en limitant le nombre de passagers à 100 contre 148 habituellement, elle pourra remplir au maximum ses réservoirs de carburant et faire l’aller-retour ».