Electricité : le délestage affecte les performances des producteurs d’or en Côte d’Ivoire

 La Côte d’Ivoire vise une production de 55 tonnes d’or en 2024. 2 des compagnies devant contribuer à atteindre cet objectif, avec une production maximale de plus de 16 tonnes attendues sur 4 mines d’or, ont expérimenté au 2ème trimestre des coupures de courant.

Les coupures de courant intermittentes survenues en Côte d’Ivoire ont empêché Allied Gold de produire 8 625 onces d’or supplémentaires au 2ème trimestre, indique la compagnie canadienne dans un bilan publié le 8 août. Au prix de l’or le vendredi 9 août, soit 2 432 USD environ l’once, cela représente une valeur de 20,9 millions USD ou 12,57 milliards FCFA.

Allied Gold, qui exploite les mines Agbaou et Bonikro, n’est pas la seule compagnie minière ayant subi les conséquences du déficit d’approvisionnement électrique durant les derniers mois en Côte d’Ivoire. Selon Endeavour Mining, premier producteur d’or en Afrique de l’Ouest et propriétaire de la plus grande mine du pays, les coupures ont entrainé une hausse des coûts à la mine Ity.

Dans ses résultats du 2ème trimestre, la compagnie indique en effet avoir dû produire de l’électricité sur place, ce qui lui est revenu à 0,28 $ en moyenne par kWh, contre 0,18 $/kWh pour le courant fourni par le réseau national. La Côte d’Ivoire fournissant le Burkina Faso en électricité, le même défi s’est présenté à Endeavour sur ses mines burkinabés Houndé et Mana. A la fin du 2ème trimestre, des changements dans la disponibilité de l’énergie ont entrainé une hausse de 52 USD par once du coût global de la production d’or.

Pour pallier l’indisponibilité sur le réseau national, Allied Gold a également directement produit de l’électricité, en installant des groupes électrogènes sur ses opérations en Côte d’Ivoire. La compagnie discute par ailleurs avec un fournisseur de solution d’énergie solaire clé en main pour contribuer à alimenter ses mines sur la durée, et moins dépendre du réseau national.

Au Mali par exemple, les compagnies n’ont pas été affectées par les délestages survenus au 1er trimestre 2024, car elles disposent de solutions autonomes pour leur approvisionnement électrique. Il s’agit notamment d’un mix entre l’énergie des centrales solaires et le recours aux groupes électrogènes.

Rappelons que les difficultés d’approvisionnement électrique ces derniers mois en Côte d’Ivoire sont principalement liées aux problèmes techniques rencontrés par la centrale thermique d’Azito et la Compagnie ivoirienne de production d’électricité. Ces 2 producteurs représentent en effet 75% de la production électrique nationale. Selon Endeavour, la situation est néanmoins en train de s’améliorer, avec le retour de la saison des pluies qui favorise la production d’hydroélectricité et la résolution des problèmes chez la CIPREL.

Pour rappel, la Côte d’Ivoire a produit 51 tonnes d’or en 2023 et vise 55 tonnes au moins en 2024. Avec la mine Ity et sa nouvelle mine d’or Lafigué, Endeavour est en bonne voie pour produire entre 10,2 tonnes et 11,6 tonnes en 2024, soit jusqu’à 21% de la production nationale attendue. Quant à Allied Gold, ses 2 mines Bonikro et Agbaou ont livré ensemble 73 198 onces au 1er semestre 2024. L’objectif d’Allied est de produire entre 180 et 200 000 onces en Côte d’Ivoire cette année, soit un maximum de 5,6 tonnes d’or.

Agence ecofin

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