Dérèglement climatique : l’Afrique n’a reçu des pays riches que 19,5 milliards $ en moyenne par an entre 2016 et 2020 (OCDE)
Les pays responsables du changement climatique ont accordé moins de 20 milliards de dollars par an à l’ensemble des pays africains, dont les besoins pour faire face aux dégâts sont estimés à 250 milliards chaque année.
L’Afrique est la deuxième région qui a le plus bénéficié des financements climatiques mobilisés par les pays riches entre 2016 et 2020 après l’Asie, selon un rapport publié en juillet dernier par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Intitulé « Tendances globales des financements climatiques mobilisés par les pays développés entre 2013 et 2020 », le rapport précise que le continent le plus durement touchés par les conséquences du changement climatique a reçu 19,5 milliards de dollars en moyenne par an durant la période sous revue, soit 26% du total des financements climatiques décaissés par les pays développés.
Au cours de la même période, l’Asie a reçu 31,2 milliards de dollars en moyenne par an, ce qui représente 42% du total des financements climatiques mobilisés par les nations développées.
L’Amérique Latine a engrangé 12,5 milliards de dollars de financements climatiques en moyenne par an entre 2016 et 2020 (17% du total), contre 3,4 milliards/an pour l’Europe (5%) et 0,5 milliard/ an pour l’Océanie alors que 7,2 milliards (9%) ont été décaissés chaque année en faveur de pays non spécifiés.
71 % des financements publics ont pris la forme de prêts
L’OCDE a d’autre part révélé que le total des financements climatiques mobilisés par les pays développés en faveur des pays en développement a atteint 83,3 milliards de dollars en 2020.
Malgré hausse de 4 % par rapport à 2019, il y a donc 16,7 milliards de moins que promis.
En 2009, les pays développés s’étaient en effet engagés à transférer 100 milliards de dollars par an, à partir de 2020, aux pays en développement afin de financer des projets d’adaptation au dérèglement climatique ou d’atténuation de ses effets. Cet engagement a vocation à exister jusqu’en 2025.
Durant l’année 2020, les financements dédiés à l’atténuation du changement climatique ont atteint 48,6 milliards de dollars. Les fonds affectés aux mesures d’adaptation se sont élevés à 28,6 milliards de dollars alors que 6 milliards de dollars ont été mobilisés en faveur de projets visant à la fois l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets (cross-cutting solutions).
Tout comme les années précédentes, « le financement public pour le climat a principalement pris la forme de prêts (71 %, soit 48,6 milliards de dollars) et dans une moindre mesure, de subventions (26 %, soit 17,9 milliards) ».
Le rapport souligne par ailleurs que les financements climatiques publics (bilatéraux et multilatéraux) ont augmenté de 80 % entre 2013 et 2020, passant de 38 à 68,3 milliards de dollars.
Les financements climatiques privés pour lesquels des données comparables ne sont disponibles qu’à partir de 2016 ont augmenté de près de 30 % sur la période 2016-2020, passant de 10,1 à 13,1 milliards de dollars.
A noter dans ce cadre que les 100 milliards de dollars par an promis par les pays responsables du changement climatique, ne représentent qu’une infime partie des besoins réels des pays en développement.
Selon une étude publiée fin juin dernier par la Climate Policy Initiative, un groupe de réflexion sur le climat composé de 90 experts, les besoins du continent africain pour faire face au dérèglement climatique s’élèvent à 250 milliards de dollars en moyenne par an entre 2020 et 2030.
Agence ecofin