Dans 40 % des juridictions minières du monde, la fermeture des mines ne tient pas compte des impacts sociaux
La fermeture est une phase importante dans le cycle de vie d’une mine. Mal gérée, elle débouche souvent sur des problèmes environnementaux et sociaux qui durent dans le temps. C’est ce sujet qu’a abordé un webinaire du Forum intergouvernemental sur l’exploitation minière cette semaine.
Environ 40 % des régions minières dans le monde n’imposent aucune obligation quant à la prise en compte des impacts sociaux et communautaires dans la fermeture des mines. C’est ce qu’a souligné Ege Tekinbas, conseillère en politiques, égalité de genre, au Forum intergouvernemental sur l’exploitation minière (IGF), lors d’un webinaire organisé le 25 janvier sur les liens entre la fermeture des mines et l’égalité de genre.
Dans sa présentation, Ege Tekinbas explique pourtant que les impacts socio-économiques et politiques liés à l’exploitation minière s’accroissent significativement vers la fin du cycle de vie de la mine. Ces impacts affectent par ailleurs davantage les femmes que les hommes, ces dernières devant donc bénéficier d’une attention plus accrue de la part des autorités.
Un autre intervenant du webinaire, Rob Stevens, consultant principal en politiques, fermeture des mines, à l’IGF, a fourni plusieurs éléments pour étayer les difficultés accrues que rencontrent les femmes en raison de l’exploitation minière. Elles sont notamment exclues de l’indemnisation foncière et sont discriminées dans les pratiques d’embauche et de formation. Ainsi, les femmes représentent seulement 5 à 15 % de la main-d’œuvre formelle dans l’exploitation minière mondiale.
Pour les raisons évoquées plus haut, les femmes ont donc tendance à dépendre des hommes et cela crée un cercle vicieux. Selon un rapport publié en septembre 2023 par Tekinbas et Stevens, l’émigration de la population masculine pour trouver des moyens de subsistance après la fermeture des mines augmente encore la vulnérabilité sociale et économique des femmes.
Pour atténuer les conséquences engendrées par la fermeture des mines sur les femmes, le rapport propose notamment d’inclure les femmes et les groupes de femmes dans le processus de suivi et d’approbation de la transition post-minière. Durant la phase d’exploitation minière, des mesures devraient également être prises pour faire face aux répercussions sociales et économiques de la fermeture sur les femmes. Les auteurs recommandent enfin d’étendre l’aide à la transition aux employés des secteurs des services et de l’approvisionnement, où les femmes sont plus présentes.
Agence ecofin