Le saccage des infrastructures de télécommunication fait partie du mode opératoire des terroristes lors de leur incursion dans les différentes localités. Ce phénomène s’est amplifié depuis bientôt plus d’une année, au gré des attaques. Au total 293 antennes téléphoniques ont été saccagées à la date du 28 novembre 2022, selon les données de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP).
Ces actes de vandalisme ont mis hors service 553 sites de téléphonie mobile. Les zones les plus touchées sont le Sahel, l’Est et la Boucle du Mouhoun.
La destruction des installations des compagnies de téléphonie mobile par les terroristes est une « stratégie » pour couper ces zones du reste du pays. Pour ce faire, les assaillants coupent les câbles, dynamitent les batteries et les plaques solaires servant à alimenter l’antenne et saccage le dispositif de transmission du réseau coupant ainsi la localité du reste du monde.
Les conséquences de ces actes de vandalismes sont aussi multiples que variées. La destruction des antennes téléphoniques est en réalité une « stratégie de contrôle entier » des zones sous le joug des groupes armés terroristes. L’isolement de ces localités rend impossible les alertes, les messages et informations que les civils partagent avec l’armée. Ce qui annihile les efforts des populations à contribuer à la lutte contre le terrorisme
Les destructions des pylônes de téléphonie rendent difficile voire impossible la communication. Les populations de ces zones infligées sont obligées de se rendre dans les localités voisines à des dizaines de kilomètre pour pourvoir communiquer avec leurs proches. Ces destructions bloquent effectivement les transactions monétaires mobiles entre la localité et le reste du pays. Pourtant « le taux de bancarisation au Burkina Faso est extrêmement faible. La quasi-totalité de la population utilise le mobile money (…). Ceux qui sont dans les zones relativement sécurisées ne peuvent pas souvent apporter une aide à leurs parents, même s’ils le veulent », a indiqué l’observateur des mouvements jihadistes au Burkina, Wendpouire Charles Sawadogo.
Sur le plan des investissements pour les compagnies de téléphonie mobile, c’est une énorme perte. « En effet, pour ériger et rendre fonctionnelle une seule antenne, ou pylône téléphonique (un BTS), il faut investir près de 100 millions FCFA. Cela donne une idée sur la perte sèche des opérateurs sans oublier la perte du retour sur investissement », a confié une source au ‘’journal du Mali’’, appelant les autorités à mieux sécuriser les infrastructures des compagnies de téléphonie mobile afin de protéger les investissements des entreprises et permettre aux populations de profiter de toutes les opportunités qu’offre la télécommunication.