Burkina-Mine : Les anciens travailleurs de la mine d’Inata introduisent une requête pour le réglement de leurs droits
Les ex-travailleurs de la société des Mines de Belahouro (Inata) appellent le gouvernement à se pencher sur le contentieux juridique qui les oppose à leur ex employeur. Ils disent avoir introduit une requête auprès des autorités compétentes pour le réglement de leurs droits estimés à plus de 8 milliards de FCFA, conformément à une décision de justice rendue en leur faveur à la suite de leur licenciement.
Réunis en assemblée générale le 20 mai 2023 à la bourse du travail de Ouagadougou, les ex travailleurs d’Inata disent espérer qu’avec la cession de la mine d’Inata au groupe afro Turk actée le 1er mars 2023 par le gouvernement, ils auront enfin gain de cause et entreront en possession de leurs droits. » On était en discussion avec le syndicat qui nous avait rassuré (…) que si la cession se faisait, immanquablement les droits des travailleurs allaient être payés », a indiqué Maitre Bouba Yaguibou, avocat des ex travailleurs de la mine.
Selon Me Yaguibou, de nombreux travailleurs ploient sous le coup de dettes et certains sont sans revenus. « Après cette cession, en tout état de cause, nous, nous pensons que l’Etat étant bien informé depuis lors de l’état de misère dans laquelle se trouvent les travailleurs. Parce que depuis six ans ils n’ont pas vu le paiement de leur salaire, beaucoup ont vu leur maison retirée par les banques », a ajouté l’avocat.
Pour lui, le refus de répondre à l’appel à l’aide lancée par les ex travailleurs va être considéré comme un rejet. « En ce moment on avisera de la suite à donner », a-t-il déclaré.
Si l’Etat, a pris la responsabilité de vendre la mine c’est qu’il doit également prendre la responsabilité de dédommager les travailleurs, a soutenu le secrétaire général de l’union syndicale des travailleurs du Burkina, Hernes Abdoulaye Ouédraogo présent à cette Assemblée Générale.
« Il faut reconnaitre que la mine à licencier abusivement et sauvagement les travailleurs. Et aujourd’hui, on a épuisé toutes les procédures de réparation. Aujourd’hui l’Etat a vendu la mine et de toute façon, si l’Etat, a pris la responsabilité de vendre la mine c’est qu’il doit également prendre la responsabilité de dédommager les travailleurs. Parce qu’on ne peut pas se permettre un tel comportement dans un Etat de droit « , a-t-il déclaré.
Ils sont environ 483 travailleurs de la mine à réclamer leurs droits de travail. Selon les avocats des ex travailleurs de la mine d’Inata, la requête de réglement des droits des travailleurs est tout à fait légitime. Pour l’heure ils disent attendre, tous, la réponse de l’Etat qui a deux mois pour trancher.
En sa séance du 1er mars 2023, le conseil des ministres a procédé à la cession de la mine d’Inata au groupe Afro Turk. Cette décision a amené les ex travailleurs et leurs avocats à déposer auprès de l’autorité compétente une requête pour le règlement de des indemnités de licenciement des ex travailleurs d’Inata.