« Rien ne se perd, tout se transforme », dit Lavoisier.
Kassamba Issiaka Diaby, originaire de Bobo Dioulasso, façonne ses propres créations dans son atelier au secteur 30 à Ouagadougou. Maroquinier de formation, il transforme des matériaux d’origine plastique tels que les sandales usagers.
Assis sur une natte dans son atelier de travail au quartier Karpala de Ouagadougou, Kassamba Issiaka Diaby fabrique à partir des chaussures usées des tapis : il récupère des chaussures en plastique usées, les découpe en rondelles et les mélange avec des cintres d’habits pour obtenir des tapis de diverses formes. Les tapis de dimensions variées sont résistants, durables et doux au toucher. Ils tapissent l’entrée des maisons et services, pour retenir la saleté et des douches et piscines pour éviter de glisser. Ces tapis sont aussi décoratifs. Ils servent également de nappe à certains moments.
Passionné de redonner une seconde vie aux objets usés, M. Diaby explique : « Ce métier est toute ma vie, j’aime ce que je fais, ma passion c’est la fabrication des objets de tous genres. J’essaie toujours de fabriquer quelque chose qui plait au client » ; affirme-t-il.
Plusieurs autres artisans évoluent dans la transformation d’objets usagers en plastique. Mais il reste convaincu de détenir le monopole de ses objets : « Tout ce que je fabrique est unique et propre à moi, c’est le fruit de mon imagination. Les gens apprécient ce que je fais. Je suis le maitre de mes créations. », déclare-t-il.
Mais Issiaka Diaby rencontre des difficultés depuis la survenue du Covid 19 : « A mes débuts, mes tapis se vendaient rapidement étant donné que j’avais signé un accord avec un Danois qui les envoyait vendre au Danemark. Mais depuis un bon moment, il n’y a plus de marché. Et ma marchandise peut être stockée durant 6 mois avant de sortir » ; affirme-t-il.
Outre la transformation des sandales usées, Kassamba Issiaka DIABY s’adonne volontiers à la fabrication de bijoux à base de perles récupérés, de graines sauvages, de métaux : « Les dépotoirs sont le lieu de mon approvisionnement. Et lorsque nous allons récupérer avec les trieurs, nous leur donnons de l’argent. C’est comme cela que ça fonctionne avec tous les recycleurs », confie-t-il. M. Diaby est répertorier par le centre national d’Art de Ouagadougou depuis janvier 2010. Il est également membre de l’association ‘’Lanayako’’, un collectif d’artistes.
M. Diaby a en projet l’achat d’une machine dont le coût s’élève à 800.000 FCFA. Avec cette machine, il peut produire en quantité et en qualité. De plus, il rêve de contribuer efficacement à réduire au maximum les déchets plastiques qui jonchent nos sols à travers son activité de recyclage. Une manière pour lui d’apporter sa pierre à la lutte pour la sauvegarde de l’environnement.