Après quelques années de répit, les grandes opérations de fusions-acquisitions semblent faire leur retour dans l’industrie minière. Les prix élevés des matières premières et la demande croissante de métaux pour la transition énergétique font partie des moteurs de ces tentatives de consolidations.
Selon les détails de ce communiqué, Glencore a proposé une fusion excluant les actifs de charbon thermique et sidérurgique des deux entreprises, afin de se concentrer sur les métaux, notamment le cuivre, essentiel à la transition énergétique. La société qui naitrait d’une telle fusion aurait ainsi une capacité de production annuelle d’environ 3 millions de tonnes de cuivre, soit plus que la production combinée de la RDC et de la Zambie en 2021. Quant aux actifs de charbon des deux groupes, ils seraient regroupés dans une autre entité indépendante.
Cependant, cette proposition intervient alors que Teck a déjà annoncé en février le lancement d’un plan similaire visant à séparer ses propres actifs de charbon du reste de son activité. Par ailleurs, les membres de son Conseil d’administration craignent une exposition aux autres actifs du portefeuille de Glencore, notamment le pétrole et le gaz naturel liquéfié (GNL).
Pas de quoi décourager Gary Nagle, PDG du groupe suisse, qui a réaffirmé lors d’une conférence téléphonique avec les investisseurs son intention d’aller de l’avant, ne voyant pas les objections de Teck comme de « vrais problèmes ». « Les prochaines étapes sont en cours d’élaboration. Nous aimerions collaborer davantage avec Teck », a ajouté le dirigeant sud-africain cité par Bloomberg.
Si une offre supérieure n’est pas le seul argument qui ferait plier Teck, la proposition précédente représentait déjà une prime de 20 % par rapport au cours de clôture de l’action de Teck avant la transmission de l’offre. Cependant certains analystes estiment qu’une amélioration de la proposition financière est nécessaire.
Il faut noter que cette tentative de fusion n’est pas la première cette année entre de grands groupes miniers, marquant le retour des grandes opérations de fusions-acquisitions dans l’industrie. En février, le premier producteur mondial d’or, Newmont, a transmis une offre pour racheter le premier producteur australien d’or. Si sa proposition a également été rejetée, les discussions se poursuivent toujours.
Pour rappel, Glencore possède plusieurs mines de cuivre-cobalt en RDC, ce qui fait de lui le premier producteur mondial de cobalt en 2022. La compagnie est également active dans le négoce et exploite plusieurs mines de charbon en Australie. De son côté, la société Teck est surtout active sur le cuivre et le zinc et opère aux États-Unis, au Chili et au Pérou.
Agence ecofin