Fermeture progressive des mines au Burkina : impuissance ou complicité?

On assiste (avec impuissance ou par complicité ?) à la fermeture progressive des mines à intervalle de temps relativement réduit au Burkina Faso pour diverses raisons, majoritairement liée à la crise sécuritaire. Alors un questionnement s’impose :

01. La croissance fulgurante de la production d’or entre 2004 et 2019 voire 2020 n’a-t-elle pas fait passer le Burkina d’agro-pasteur à 4e producteur d’or en Afrique ?

02. La production concomitante du métal jaune (l’or) et du métal brun (zinc) n’a-t-elle pas fait engranger des dizaines de milliards et donner un nouveau souffle à l’économie du pays ?

03. Si pour beaucoup ces mines ne profitent pas à la population, quelle stratégie pour stopper cette hémorragie, et aller vers une exploitation (gestion) saine, rationnelle et durable de nos ressources ?

04. Les ressources ne sont pas renouvelables. Cela ne signifie-t-il pas qu’un gramme de métal extrait diminue à jamais cette ressource/ réserve d’un gramme ?

05. Ce *rushʺ minier n’a-t-il pas occasionné un foisonnement des formations diplômantes et certifiantes dans nos universités et grandes écoles dans le domaine de la géologie et des mines ? cela est à l’opposé de la diminution progressive du nombre de mines que nous observons. L’espoir est-il permis ?

06. L’adoption du code minier en 2015, même si une révision s’impose de nouveau, n’a-t-elle pas soulagé plus d’un dans son application ?

07. Ce qui est courant (ou normal), c’est que ces mines (sont déclarées) fermées lorsque les ressources sont épuisées, ce qui n’est souvent pas le cas présentement ; et le redémarrage d’une mine fermée (réserves non épuisées) en cours de production n’est pas un exercice aisé. Peut-on dissuader ces tentatives ?

08. Le manque/ ou l’arrêt actuel de la recherche géologique et minière n’est-il pas une mort programmée de gré ou de force du secteur minier ?

09. En tout état de cause, les fermetures brusques des mines ne pèsent-elles pas socialement sur les employés et impactent-elles pas négativement sur la classe sociale, outre mesure ?

10. Disposons-nous d’un mécanisme efficace et dissuasif de suivi et de contrôle des activités liées à l’exploitation minière ?

11. Avons-nous l’expérience d’une mine réhabilitée ? 

12. Quel est l’avenir de la recherche géologie et minière au Burkina Faso ?

13. A qui profitent ces fermetures ?

14. Que dire des états généraux du secteur minier ?

 Que les efforts conjugués de tous puissent concourir à ramener la sécurité et la paix dans notre pays.

Dr. Hermann ILBOUDO.

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