Suspension du transit des hydrocarbures vers le Mali : le Niger clarifie sa décision mais…
Le gouvernement du Niger a suspendu le transit des hydrocarbures à destination du Mali à travers son pays à l’exception de ceux destinés à la MINUSMA. L’annonce a été faite à travers une note en date du 21 septembre 2022. Cette décision est diversement appréciée au regard des tensions politiques entre ces deux pays frontaliers. Le Niger a clarifié sa décision mais la FORC-G (OSC) d’Ansongo s’oppose à l’approvisionnement de la Minusma.
Dans une note de service adressée aux différentes unités des douanes situées sur les axes routiers menant au Mali, le directeur général des douanes nigériennes avait annoncé la suspension du transit de produits pétroliers en direction du Mali, sauf ceux destinés à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Même les autorisations déjà délivrées pour accomplir les formalités de transit ont été également suspendues.
Le ministre nigérien des finances Ahmat Jidoud a indiqué que cette décision a été prise depuis le 9 septembre et n’a rien à voir avec les problèmes diplomatiques entre les dirigeants des deux pays. « Il s’agit d’une décision que nous avons prise il y a quelques semaines de cela et qui est liée à cinq autorisations de transit de l’essence qui viendrait du Nigéria vers le Mali ». A-t-il expliqué.
Ahmat Jidoud a expliqué qu’il est question de signatures de routine normalement. En effet, il dit avoir a signé le 12 août, mais quelques semaines après, il s’est avéré que les hydrocarbures qui étaient censées être destinées au Mali, ont été déversées sur le territoire nigérien profitant des autorisations signées.
C’est donc cette situation qui a poussé le ministre des finances à ordonner le 9 septembre, la suspension du transit des produits pétroliers vers le Mali. Cependant, étant donné qu’un stock était déjà aux frontières nigériennes, l’autorité a demandé à la douane de les escorter vers la frontière nigériane afin de l’apurer des suites des autorisations déjà signées. C’est donc après cela que la suspension a été effective.
A l’annonce de l’effectivité de cette décision du Niger, plusieurs l’avaient associée aux propos du Premier ministre malien tenus en marge de la 77e assemblée générale des Nations unies.
Bien que démenti par le Ministre Nigérien des Finances, la FORC G (Organisation de le société civile) dit non à l »approvisionnenent de la MINUSMA tant que le Mali sera toujours suspendu.
« Nous FORC-G d’Ansongo représentatif de la société civile : nous nous réservons le droit de saisir tous les véhicules contenant du carburant en provenance du Niger pour la Minusma afin de le distribuer gratuitement à la population civile d’Ansongo et de la région de Gao », a indiqué cette organisation de la société civile, tout en invitant le gouvernement à prendre également des mesures de réciprocité sur les produits vivriers algériens qui transitent par la région de Gao pour le Niger. « Nous attendons de notre gouvernement de bloquer aussi les produits vivriers algériens qui transitent par la région de Gao pour le Niger dans le plus bref délai, sinon nous nous en chargerons », a-t-elle menacé.
Selon certains observateurs tels que Chodi Ag, un ressortissant du Nord du Mali, cette décision du gouvernement de Bazoum, « ressemble beaucoup aux méthodes terroristes de l’Eigs qui n’attaque que les populations ».
Tout en soulignant lui aussi que c’est « une décision méprisante envers les communautés de Ménaka et Gao dont les populations sont indifférentes à celles du Niger », Chodi Ag a rappelé les liens existants entre les populations de Ménaka et Gao et celles de Niger. « Qui dit Ménaka et Gao dit le Niger. Il faut être un étranger pour essayer de dissocier les Sonrhaïs, Touaregs, Peulhs et Arabes du Mali et du Niger. Le Mali et le Niger ont les mêmes populations », a-t-indiqué, tout en indiquant que « Bazoum devrait régler ses comptes avec les autorités maliennes, tout en épargnant les populations.
Il faut déduire que cette suspension se présente comme une manifestation de la volonté de Niamey d’œuvrer désormais à la déstabilisation des militaires au pouvoir à Bamako, car selon l’agence Anadolu, des citernes maliennes ont continué à se ravitailler en produits pétroliers au niveau de la Société de raffinerie de Zinder (Soraz) située à près de mille kilomètres de la capitale nigérienne, Niamey, même avec les sanctions Cedeao.