Au Tchad, de nombreux hauts cadres de l’administration pétrolière nationale ont été mis aux arrêts, dans le cadre d’une affaire de détournement d’environ 21 millions de dollars, soit 13 milliards de Fcfa, au sein de la société publique des hydrocarbures (SHT).
L’annonce a été faite le samedi 2 juillet, par le ministre tchadien de la Communication, Abderaman Koulamallah, dans une interview accordée à l’AFP. Elle survient quelques jours après l’arrestation le 22 juin, des deux plus hauts cadres de la société publique pour « les besoins de l’enquête ».
L’opération s’inscrit dans le cadre des efforts du nouvel exécutif de lutter contre la corruption dans le pays. L’identité des personnes arrêtées n’a pas été publiée, mais notre source indique qu’on y retrouve Idriss Youssouf Boy, cousin, ami d’enfance et ancien secrétaire particulier du Président d’Idriss Deby, considéré comme l’un de ses plus proches collaborateurs.
« Beaucoup de personnes ont été arrêtées et certaines ont été libérées dans le cadre de l’enquête sur des malversations financières de 13 milliards de francs CFA à la SHT […]. L’affaire est actuellement entre les mains de la justice et certains des accusés seront éventuellement présentés à un juge à l’issue de l’enquête préliminaire », a expliqué le ministre.
En 2021, le pays s’est positionné à la 161ème place sur 179 selon l’indice de perception de la corruption de Transparency International, faisant du pays d’Afrique central, l’un des plus corrompus du monde. Le secteur pétrolier est au cœur de la plupart des scandales financiers depuis le début de la production, au début des années 2000.
Selon l’Observatoire tchadien des finances publiques, le pays a produit 47 millions de barils en 2021, soit 128 000 barils produits par jour.