Déclaration de la Ministre Maminata Coulibaly lors de la << Journée internationale de la diversité biologique >>
La Ministre de l’Environnement, de l’Energie, de l’Eau et de l’Assainissement, Dr. Maminata Coulibaly a fait une déclaration à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la diversité biologique commémorée chaque 22 mai. Le thème de cette
29ème édition est « Bâtir un avenir collectif pour toute vie sur terre » .
<< Ce jour 22 mai 2022 marque la « Journée internationale de la diversité biologique », ainsi décidée par les Nations Unies pour commémorer l’adoption de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB).
La diversité biologique ou biodiversité est le fondement même de la vie sur terre au regard des multiples interactions qu’elle entretient avec l’ensemble des constituants naturels. Son importance pour le bien-être humain et le développement socioéconomique réside dans sa contribution à la fourniture de biens et services écosystémiques, au renforcement de la sécurité alimentaire, à la santé ainsi qu’à la réduction des effets néfastes des changements climatiques.
L’an deux mil vingt-deux marque vingt-neuf années d’entrée en vigueur de la Convention sur la diversité biologique et s’inscrit dans la continuité de l’élan généré au cours de l’année 2021 sous le thème « Nous faisons partie de la solution ». Le développement de ce thème a contribué à une meilleure connaissance du rôle que chaque être humain joue dans le maintien de l’équilibre entre les besoins de consommation et la nécessité de mieux préserver la biodiversité.
Le thème de l’année 2022 est « Bâtir un avenir collectif pour toute vie sur terre ». Il a surtout été choisi au regard de la nécessité de continuer à créer une dynamique pour soutenir le nouveau cadre mondial post-2020 de la biodiversité qui sera adopté à la 15ème Conférence des parties prévue se tenir cette année à Kunming en République Populaire de Chine. Les grandes lignes de ce nouveau cadre mondial sur la biodiversité montrent que la biodiversité reste la réponse à plusieurs enjeux de développement durable. Elles soulignent notamment que la biodiversité est surtout à la base du bien-être humain et que son déclin menacerait l’intégralité de la nature et le bien-être de l’Homme.
Selon le rapport d’évaluation mondiale de la biodiversité adopté en 2019 par la Plateforme Intergouvernementale Scientifique et Politique sur la Biodiversité et les Services Écosystémiques (IPBES, sigle en anglais), les principaux facteurs mondiaux de perte de la biodiversité sont l’agriculture, les infrastructures, le changement climatique, les espèces envahissantes, la surexploitation des ressources naturelles, la pollution et l’urbanisation. Ce rapport mondial a démontré la responsabilité des activités humaines dans la perte de la biodiversité qui s’élève à un record de 75 % pour les écosystèmes terrestres. Il souligne que sur huit ( millions d’espèces végétales et animales recensées à travers le monde, un (1) million d’entre elles pourraient complètement disparaitre si des mesures idoines de protection ne sont pas prises dans les dix années à venir.
La deuxième monographie nationale sur la diversité biologique du Burkina Faso indique par ailleurs que les espèces menacées de disparition dans notre pays sont de 350 espèces pour les plantes, 12 espèces pour les mammifères sauvages, 19 espèces au niveau des oiseaux, 24 espèces de reptiles et 48 espèces de poisson. A cela, il faut ajouter un rythme effroyable de dégradation des terres de 469 000 ha/an. Tout en reconnaissant que les savanes continuent toujours de procurer l’essentiel des services d’approvisionnement (production de bois énergie, bois d’œuvre, bois de service, Produits Forestiers Non Ligneux, etc.) aux populations rurales et urbaines, cette deuxième monographie nationale attire notre attention quant à la nécessité d’une forte mobilisation pour une meilleure préservation de la biodiversité nationale.
Le thème « Bâtir un avenir collectif pour toute vie sur terre » est une invite à plus d’information et de sensibilisation du grand public sur les enjeux majeurs de la perte de la diversité biologique aux échelles planétaire, continentale, régionale et locale. En effet, la diversité biologique est la base sur laquelle nous pouvons mieux reconstruire l’ère post COVID19. Elle est le pilier de nombreuses solutions basées sur la nature face aux changements climatiques, aux problèmes de santé, à la sécurité alimentaire et hydrique et aux moyens de subsistance durable.
La commémoration de cette Journée internationale de la diversité biologique au Burkina Faso s’inscrit essentiellement dans le sens de l’intensification des efforts de sensibilisation de toutes les composantes socio-professionnelles pour la restauration de nos écosystèmes, gage de notre propre survie.
J’en appelle par conséquent à plus d’engagements et de détermination pour mettre fin à cette dégradation continue par l’adoption d’un comportement écocitoyen de nos vaillantes populations.
Mes pensées et ma compassion vont vers nos populations déplacées internes en quête de sécurité qui sont privées de leurs moyens de subsistance habituels et obligées de se rabattre sur les ressources naturelles déjà fragilisées, contribuant ainsi, mais sans le vouloir, à la dégradation des sites d’accueil et à la perte de la biodiversité locale.
Je m’en voudrais de terminer mon propos sans réitérer mes remerciements aux Partenaires Techniques et Financiers et à l’ensemble des acteurs de terrain notamment les services étatiques, les associations, les organisations non gouvernementales nationales et internationales, les organisations paysannes pour leurs contributions appréciables à la conservation de la diversité biologique au Burkina Faso.
Je recommande à tous de vivre en harmonie avec la nature dont dépendent tous les besoins vitaux de l’Homme. Bonne célébration de la journée internationale de la diversité biologique 2022.