Depuis 2019, les recettes générées par le secteur minier au Zimbabwe sont en constante augmentation. L’objectif des 12 milliards $ de revenus en 2023 reste néanmoins encore loin, avec de nombreux problèmes non résolus.
Au Zimbabwe, la Chambre des Mines table sur des recettes minières de 5,5 milliards $ en 2022, contre une prévision de 4,4 milliards $ de recettes d’exportation l’année dernière. C’est ce qui émane d’un rapport sur les perspectives des matières premières cité par Bloomberg.
Si ces chiffres ne sont pas encore définitifs, ils soulignent la croissance constante des recettes générées par l’exploitation minière ces dernières années au Zimbabwe. Dans l’optique de quadrupler d’ici 2023 les revenus miniers pour soutenir une économie en difficulté, le gouvernement a en effet multiplié les initiatives depuis fin 2019, avec la lutte contre la contrebande d’or, des efforts pour attirer les investissements étrangers, notamment russes et nigérians ainsi que la lutte contre la corruption.
Cependant, le rapport de la Chambre des Mines met en avant un déficit de financement du secteur estimé à 10 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. Les facteurs qui dissuadent les investisseurs ont pour noms déficit énergétique et volatilité des taux de change, entre autres. Par exemple, les exportateurs sont obligés depuis l’année dernière d’échanger 40 %, au lieu de 30 % précédemment, de leurs recettes en devises étrangères contre de la monnaie locale auprès de la Banque centrale, à un taux de change inférieur à celui pratiqué sur le marché parallèle.
Rappelons tout de même que des motifs d’espoir existent à moyen terme pour le développement du secteur, notamment dans l’or et avec le conflit russo-ukrainien. Caledonia Mining, l’une des compagnies actives dans le métal jaune, prévoit par exemple une augmentation substantielle de sa production cette année (80 000 onces contre 67 000 onces en 2021) à un moment où les prix restent orientés à la hausse.
De plus, les sanctions imposées à la Russie du fait de la guerre en Ukraine peuvent libérer des parts de marché au niveau des métaux du groupe de platine, le Zimbabwe disposant des troisièmes plus grandes réserves au monde. Du côté des diamants aussi, le Zimbabwe espère tirer profit d’un regain d’intérêt pour ses produits en cas d’embargo sur les exportations vers l’Europe du premier producteur mondial qu’est la Russie.
Source Agence ecofin