Cuivre : après une année record, les prix annoncés à la hausse en 2026
Les analystes du groupe financier américain Citigroup prévoient un prix du cuivre supérieur à 13 000 dollars la tonne d’ici le deuxième trimestre 2026. Cette projection, annoncée la semaine dernière, intervient alors que le cours du métal rouge bat des records sur les marchés internationaux, atteignant 11 620 dollars le 5 décembre à la Bourse des métaux de Londres.
Le contrat pour livraison dans trois mois a progressé d’environ 30 % depuis le début de l’année, atteignant des niveaux historiques. Cette hausse est alimentée par des tensions sur l’offre minière, mais aussi par des anticipations liées aux orientations commerciales de l’administration Trump. Selon Citigroup, ces facteurs devraient continuer de soutenir les prix en 2026.
Dans la perspective de droits de douane plus élevés aux États-Unis sur le cuivre raffiné, les négociants accumulent des stocks dans les entrepôts américains. D’après Bloomberg, 60 % des stocks de cuivre détenus dans les entrepôts contrôlés par les bourses mondiales sont désormais concentrés aux États-Unis, principalement dans ceux du Comex. Cette situation pourrait contribuer à tendre davantage le marché, alors même que plusieurs grandes mines connaissent d’importantes perturbations.
Faible croissance de la production minière
En RDC, où Ivanhoe Mines et ses partenaires chinois exploitent l’une des plus grandes mines de cuivre au monde (Kamoa-Kakula), l’incident sismique de mai 2025 a affecté les prévisions de production. Alors que l’entreprise visait initialement au moins 500 000 tonnes de cuivre en 2025, elle n’en attend plus que 420 000 tonnes au maximum, un niveau également anticipé pour 2026. Une remontée à 540 000 tonnes est envisagée en 2027.
En Indonésie, un glissement de terrain survenu à Grasberg — deuxième plus grande mine mondiale — a contraint Freeport McMoRan à suspendre une partie des opérations, entraînant une réduction de 35 % de la production prévue en 2026. Au Chili, des difficultés opérationnelles à la mine de Quebrada Blanca ont également pesé sur les projections.
Fin novembre, J.P. Morgan a ainsi estimé que la croissance de l’offre mondiale resterait faible en 2025, avant de n’atteindre qu’environ 1,4 % en 2026, soit près de 500 000 tonnes de moins que ses prévisions initiales.
« Dans l’ensemble, nous pensons que ces dynamiques uniques, mêlant inventaires disloqués et perturbations aiguës de l’offre minière, installent un cadre résolument haussier pour le cuivre et suffisent à propulser les prix au-delà de 12 000 dollars la tonne au premier semestre 2026 », analyse Gregory Shearer, responsable de la stratégie métaux de base et métaux précieux chez J.P. Morgan.
Risques de pénurie contestés
L’entrée en vigueur de nouveaux droits de douane américains n’est toutefois pas garantie. Un apaisement des tensions pourrait relâcher les pressions sur l’approvisionnement. Certains analystes, dont ceux de Benchmark Minerals, s’interrogent sur la réalité des risques de pénurie, jugeant qu’ils pourraient relever davantage de la spéculation.
Pour Goldman Sachs, une véritable pénurie n’est pas attendue avant 2029, et les prix ne devraient pas rester durablement au-dessus de 11 000 dollars la tonne. De son côté, BloombergNEF estime que le marché mondial du cuivre entre dès 2025 dans un déficit structurel, susceptible d’atteindre 19 millions de tonnes d’ici 2050.
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