Au Mali, les autorités tardent à relancer l’octroi de nouveaux permis miniers

En novembre 2022, le Mali a suspendu l’octroi de tous les titres miniers afin d’assainir le secteur. La mesure suivie quelques mois après par la mise en place d’un nouveau code minier, vient d’être partiellement levée.
Au Mali, les nouvelles attributions de titres miniers et la cession de permis de recherche restent suspendues. C’est ce qui ressort d’un communiqué du ministère des Mines diffusé vendredi 7 mars, plus de deux ans après la suspension décidée en novembre 2022 pour améliorer la délivrance et le suivi de ces autorisations.
Quelques mois après cette mesure, le gouvernement malien a bouclé une réforme majeure avec l’adoption puis la promulgation d’un nouveau code minier en août 2023. Les décrets d’application de cette loi sont disponibles depuis l’année dernière, avec notamment les nouvelles conditions d’octroi de titres miniers.
Pourtant, les autorités n’ont pas levé la suspension, à l’exception des demandes de renouvellement de permis (d’exploration et d’exploitation), des demandes de passage de la phase de recherche à celle de l’exploitation, ou des demandes de cession des permis d’exploitation. Ces trois catégories de demandes peuvent en effet être à nouveau soumises et seront traitées à compter du 15 mars 2025.
Si les autorités affirment que « d’importants travaux d’assainissement du cadastre minier » ont été réalisés ces derniers mois, la levée partielle de la suspension laisse penser qu’il existe encore des détails à régler. Pour le moment, aucune date n’a été communiquée pour la reprise du processus d’octroi de nouveaux titres miniers qui reste pourtant un indicateur clé de la vitalité d’une juridiction minière. Ce sont en effet les permis de recherche qui donnent lieu aux premiers investissements dans l’exploration, dans le but de découvrir de nouveaux gisements.
C’est ainsi un moyen d’attirer de nouveaux investisseurs et, en cas de succès, d’augmenter ou de maintenir la production minière. Alors que la production industrielle d’or, principal produit minier exploité au Mali, a baissé de plus de 20 % en 2024, de nouveaux investissements dans l’exploration sont plus que jamais importants pour le pays.
Agence ecofin