Vers des perturbations électriques au Bénin, au Togo et au Ghana, dès le mois prochain
Le gazoduc ouest-africain qui transporte du gaz du Nigeria vers le Bénin, le Togo et le Ghana, est un élément clé de la production d’électricité de ces pays. Ces dernières années, les travaux de maintenance sur l’infrastructure ont souvent affecté la disponibilité de l’électricité dans ces pays.
La West African Gas Pipeline Company (WAPCo) a prévu des travaux de maintenance sur son gazoduc ouest-africain, à partir du 3 février prochain. Prévus pour durer quatre semaines, ils font planer un grand risque de perturbation de la disponibilité de l’énergie électrique au Togo, au Ghana et au Bénin.
L’exercice qui impliquera un arrêt temporaire du flux de gaz depuis le Nigeria, a pour objectif de garantir la sécurité et la fiabilité de l’infrastructure. Toutefois, les conséquences pourraient être graves pour les secteurs économiques dépendants de cette source d’énergie. Il faut savoir que 80 % du gaz transitant par WAPCo est destiné à la production d’électricité, tandis que le reste est consacré à l’usage industriel.
Le Ghana est particulièrement vulnérable, car il s’appuie largement sur le gaz transporté par WAPCo pour alimenter ses centrales thermiques. Chaque fois qu’un tel exercice de maintenance a lieu, des coupures d’électricité sont inévitables, ce qui crée des tensions sur le marché énergétique et perturbe le fonctionnement normal de l’économie.
La situation est similaire au Togo, où la centrale thermique de Lomé, qui produit une part importante de l’électricité du pays, dépend du gaz nigérian. L’irrégularité dans l’approvisionnement a déjà eu des effets dévastateurs en 2024, lorsque N-Gas, la société en charge de la gestion du gazoduc, a dû rediriger le gaz destiné aux pays voisins pour faire face à une demande interne croissante au Nigeria. La situation a duré plusieurs mois parce qu’en plus de cela, des travaux de maintenance ont eu lieu sur la ligne, côté nigérian.
Au Bénin, bien que le problème semble moins dramatique, les industries ressentent également les effets des perturbations dans l’approvisionnement. Les coupures de gaz naturel provoquent des arrêts dans certaines activités économiques, entraînant des coûts supplémentaires pour les entreprises et nuisant à leur compétitivité. Si les foyers béninois ne sont pas aussi gravement affectés, les secteurs industriels, eux, souffrent de manière significative.
Cette situation met en évidence la dépendance de ces pays vis-à-vis d’une seule source d’approvisionnement pour leur production énergétique, ce qui rend leur économie extrêmement vulnérable aux interruptions.
Agence ecofin