La Guinée, nouvelle place forte de l’exploration d’or en Afrique de l’Ouest
En Guinée, les statistiques officielles montent que les exportations d’or artisanal représentent 3 à 4 fois celles de l’or industriel. Le succès dans les travaux d’exploration d’or menés ces dernières années par des compagnies peut déboucher sur une croissance de la production industrielle d’or.
La société canadienne Montage Gold, son actionnaire principal la famille Lundin et ses associés, vont acquérir une participation cumulée de 29,9 % dans Sanu Gold. L’annonce faite illustre l’intérêt croissant des compagnies minières pour le potentiel aurifère de la Guinée, pays dans lequel Sanu Gold possède trois permis d’exploration jugés « très intéressants ».
Selon Montage, le montant total de l’investissement annoncé en partenariat avec son principal actionnaire et d’autres associés s’élève à 10 millions de dollars canadiens (7,1 millions $). Montage aura une participation de 19,9 % dans Sanu Gold, contre 10 % pour la famille Lundin et ses associés. Les fonds permettront à Sanu Gold de mener des travaux d’exploration sur les permis d’exploration aurifère de Daina, Diguifara et Bantabaye.
En septembre dernier déjà, Sanu Gold avait levé 5 millions de dollars canadiens en bourse, grâce notamment à un investissement d’AngloGold Ashanti, pour mener des travaux d’exploration sur les permis mentionnés ci-dessus. Une autre compagnie présente en Guinée, en l’occurrence Predictive Discovery, a déjà bénéficié en août 2024 de deux investissements de l’australien Perseus Mining, propriétaire de trois mines d’or en Côte d’Ivoire et au Ghana.
Les fonds injectés par Perseus lui ont permis de devenir le premier actionnaire de Predictive Discovery qui pilote le projet aurifère Bankan, dans le nord-ouest de la Guinée. Selon l’étude de préfaisabilité publiée en avril 2024, la future mine d’or Bankan peut en effet livrer 2,81 millions d’onces (80 tonnes) d’or sur 11 ans.
Il faut souligner que ces différentes prises de participation dans des projets aurifères interviennent alors que le cours de l’or est en hausse depuis la pandémie de Covid-19, atteignant ces derniers mois des records inédits. Cela incite les compagnies à des investissements visant à augmenter les réserves d’or qu’elles contrôlent, soit à travers l’exploration ou par l’acquisition de mines d’or.
En Afrique de l’Ouest, la Guinée est une destination de choix pour ces investissements, en partie à cause de la faible activité minière industrielle dans le pays, par rapport à son potentiel aurifère. En 2022 par exemple, les statistiques officielles révèlent que les exportations d’or industriel ont atteint 23,77 tonnes, contre 63,48 tonnes pour les exportations d’or artisanal. L’année précédente déjà, les exportations d’or industriel avaient représenté 17,6 % des exportations totales, le reste pour les exportations d’or artisanal.
Les nouveaux investissements dans l’exploration pourraient à terme déboucher sur l’exploitation de nouvelles mines d’or industrielles, susceptibles d’accroitre la part du secteur industriel. En 2023, la mine d’or Kouroussa appartenant au britannique Hummingbird Resources est déjà entrée en production. Le canadien Robex Resources prévoit aussi l’entrée en production de sa mine d’or Kiniero pour fin 2025. Kouroussa peut livrer annuellement environ 100 000 onces d’or, contre une moyenne annuelle de 90 000 onces pour Kiniero.
Agence ecofin