Le Cameroun signe une convention minière pour la bauxite de Minim Martap
Avec un secteur minier représentant à peine 1 % du PIB, le Cameroun fonde beaucoup d’espoirs sur le projet Minim Martap. Piloté par l’australien Canyon Resources, ce gisement peut livrer 6,4 millions de tonnes de bauxite par an sur 20 ans, et contribuer à développer l’industrie locale de l’aluminium.
Au Cameroun, l’État et la filiale locale de Canyon Resources ont signé mardi 30 juillet à Yaoundé une convention minière en vue de l’exploitation de la bauxite de Minim Martap. C’est l’annonce faite le 31 juillet par la compagnie australienne qui précise que ce partenariat étendu sur 20 ans au moins lui permet d’avancer vers l’obtention d’un permis minier.
Selon les termes clés de la convention, l’État a droit à une participation gratuite de 10 % dans le projet Minim Martap ainsi qu’à 5 % de la production minière, selon un accord de partage de la production. À cela s’ajoute la redevance minière, qui correspond à 5 % de la valeur commerciale de la production, selon le code minier actuel.
Canyon versera par ailleurs 1 % de la valeur commerciale de la production annuelle de la future mine au Fonds de développement du secteur minier, et s’acquittera d’une contribution annuelle de 7,06 milliards FCFA (11,66 millions $) au Fonds de restauration, de réhabilitation et de fermeture des sites miniers et des carrières.
Notons enfin que la convention minière prévoit que Canyon transforme localement 30 % de sa production annuelle de bauxite en alumine, afin d’approvisionner le marché camerounais. Dans un délai de deux ans après l’octroi du permis d’exploitation minière, la compagnie devra donc soumettre un rapport sur l’étude de faisabilité pour la construction d’une raffinerie.
Avec la convention minière, il faut souligner que Canyon a franchi un pas important vers l’exploitation du gisement. D’autres défis restent néanmoins à surmonter, comme la signature d’accords d’écoulement de la future production, ainsi que les discussions sur le transport du minerai depuis le site jusqu’au port de Douala, identifié pour servir de port d’exportation de la production vers les marchés internationaux.
« Il reste encore beaucoup à faire pour faire avancer le projet, notamment pour trouver les fonds nécessaires à son développement et pour régler les questions en suspens concernant l’accès au port et au chemin de fer », rappelle donc Jean-Sébastien Boutet, DG de Canyon.
Pour rappel, une étude de faisabilité bancable publiée en juin 2022 a estimé que Minim Martap peut livrer annuellement 6,4 millions de tonnes de bauxite à haute teneur sur une durée de vie initiale de 20 ans.
Agence ecofin